En plus d’avoir entrepris dans l’impact, vous êtes partenaire de Climate Club (club d’investisseurs à impact), cofondatrice de Climate House (agrégateur d’initiatives pour la transition écologique) et ambassadrice pour la Région du Mouvement Impact France. Pourquoi la lutte contre le changement climatique vous tient-elle tant à cœur ?
J’aimerais que mes enfants grandissent dans un monde qui tourne plus rond. Je trouve que la nature a une force incroyable et notre devoir est de la préserver. Je suis convaincue que cette période de transition environnementale peut être synonyme de projets enthousiasmants. Au lieu d’une contrainte, je la vois comme une période de créativité intense où l’on peut réinventer nos modèles et mieux travailler collectivement. C’est pourquoi ça me tient tant à cœur de m’impliquer dans différents modèles.
Vous êtes également l’auteure de La Valise, un roman pour lequel vous cherchez un éditeur, qui dénonce le sort de nos seniors tout en dressant une fresque de l’évolution de la condition féminine à travers le regard de trois femmes d’une même famille. Pourquoi avoir écrit sur ces thèmes ?
Parce qu’ils me tiennent particulièrement à cœur ! La Valise, c’est l’histoire presque vraie de trois générations : ma grand-mère, ma mère et moi. Ma grand-mère tombe malade et je raconte comment ma mère et moi allons l’accompagner… Ça m’a effectivement permis d’aborder le rôle de l’accompagnant souvent peu mis en lumière dans notre société ; le traitement de nos seniors dans les hôpitaux de campagne ; et la distance qu’on met entre nos aînés et nous pour se protéger. Je trouve franchement dommage qu’on ne prenne pas le temps d’aller à la rencontre de leurs rêves et combats, qui ont évolué au cours de leur vie. Et le point d’orgue du roman, c’est comment on dit adieu à une personne qui nous est chère sans la pousser vers la porte de sortie, mais en l’autorisant à y aller.
Revenons à Underdog. Étiez-vous destinée à créer un business à impact ?
Pas véritablement au regard de ma formation et mon parcours… En sortie de prépa, j’ai suivi des études de management à l’École Supérieure de Commerce de Paris (ESCP). J’ai enchaîné sur quatre ans dans le conseil en stratégie dans différents secteurs. En 2016, j’ai cofondé ma première entreprise, Daco.io, une start-up développant des solutions d’analyse concurrentielle reposant sur de l’intelligence artificielle. Je l’ai revendue en 2018 à Veepee (anciennement Vente-Privee, NDLR), entreprise que j’ai intégrée en passant deux ans à la tête du pricing. Ensuite, le Covid est arrivé et j’ai choisi de me confiner à Noirmoutier.
Cette mise au vert a-t-elle été fructueuse ?
Nous en avons profité avec mon mari pour créer « Sauvons nos commerces », une association dont la vocation était de les aider à survivre pendant cette période compliquée en leur donnant un coup de pouce pour générer du chiffre d’affaires. C’est là que j’ai véritablement appris ce que cela signifiait de créer un business à impact. J’ai adoré et j’ai décidé de m’y réorienter en commençant par étudier l’économie circulaire à Cambridge.

JULIEN PATALANO
Avec quel état d’esprit êtes-vous ressortie de ce programme ?
J’ai pris conscience que l’économie circulaire me permettrait d’être beaucoup plus engagée et de donner bien plus de sens à mon métier. Au même moment, Jacques-Antoine Granjon, cofondateur de Veepee, voulait monter Re-Cycle, la branche dédiée à la seconde main de la partie textile du site. J’ai levé la main et j’ai travaillé sur cette mission de 2020 à 2022. Concrètement, nous réceptionnions les vêtements de nos membres en entrepôt, avant de les trier, laver, sécher puis les prendre en photo avant de les revendre en ligne. J’ai donc découvert la seconde main au sein de la meilleure école possible.
Quelle prise de conscience vous a amenée à bifurquer dans l’impact et en particulier le gros électroménager ?
Deux chiffres. Le premier, c’est qu’on jette chaque année dix millions d’appareils gros électroménagers en France, soit trente mille par jour ! Et le deuxième, c’est que moins de 3 % de ces machines sont aujourd’hui reconditionnées. C’est un énorme gâchis, à…