Alors qu’elle rêvait de créer sa propre marque de baskets depuis son plus jeune âge, cette jeune Gabonnaise, arrivée en France en 2015, a dû patienter jusqu’à la fin de son master à l’Iseg, école de communication, marketing et digital à Nantes, pour la concrétiser. « Lors de ma dernière année d’études, j’ai eu le choix entre des stages, l’alternance ou monter un projet personnel », rembobine Laurine Meye.
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La jeune femme saute alors sur l’occasion pour créer Upá, une marque de chaussures engagée et responsable qui a la particularité de n’utiliser aucune matière d’origine animale : « J’ai choisi de ne pas avoir de cuir dans la tige de mes baskets et de le remplacer par de l’Appleskin, un matériau fait à partir de déchets de pommes dans une usine à Florence, en Italie. Tous les résidus issus de l’industrie agroalimentaire sont transformés en poudre, ensuite mélangée avec du bio-PU et du coton pour créer un faux cuir vegan. »

Deux modèles sont en pré-vente sur Ulule jusqu’au 20 décembre. LAURELINE REYNAUD
Les lacets et la doublure intérieure sont quant à eux réalisés en plastique recyclé en Espagne, à Alicante, « à partir de bouteilles collectées par des pêcheurs dans nos océans », précise la jeune entrepreneuse. La semelle interne est façonnée à partir de plastique recyclé et recouverte de tissu issu du recyclage. Enfin, la semelle externe est produite à partir de mix de caoutchouc, utilisant là encore de la matière recyclée.
Laurine Meye met également un point d’honneur à ne pas fabriquer ses sneakers à l’autre bout du monde : « Elles seront confectionnées dans un atelier au nord du Portugal, une région reconnue pour son savoir-faire historique dans la chaussure. Dans l’idéal, j’aurais aimé les faire en France mais cela reste beaucoup trop cher… »
Deux modèles mixtes, déclinés en plusieurs coloris, sont proposés en pré-vente jusqu’au 20 décembre sur Ulule. « Je suis en plein financement participatif », confirme l’intéressée. « L’objectif de cette campagne est d’atteindre les cent paires précommandées de manière à financer le lancement de la production. Cette façon de procéder évite les stocks dormants ou la surproduction. »
Pour ce qui est des motifs de ses sneakers, dont les lignes rappellent l’indémodable Stan Smith d’Adidas, « ils sont inspirés de la culture gabonaise et notamment des masques traditionnels du pays : un de l’ethnie Kwele et l’autre de l’ethnie Fang ». Une touche d’authenticité qui a également pour objectif de faire voyager ses futurs clients.
Si la livraison des baskets est prévue pour mars 2025, Laurine Meye envisage par la suite de « recruter, notamment sur la partie communication, marketing et RSE ». De quoi faire d’Upá un nouvel acteur de la filière mode durable qui se tisse actuellement à Nantes Métropole.