« Je travaillais dans le théâtre musical à Paris lorsque j’ai cassé mes cordes vocales, explique Cécile Huchet, co-fondatrice de Butine. Pour ma reconversion, j’ai décidé de me tourner vers la fleur afin de remettre la nature au cœur de ma vie urbaine ». Elle suit alors une formation de fleuriste, mais sa passion naissante est rapidement freinée par l’origine des fleurs et l’utilisation des produits chimiques. Elle poursuit : « De son côté, ma mère avait fait le tour de son métier de guichetière à La Poste. Nous nous sommes retrouvées pendant le confinement à jardiner ensemble pendant deux mois. à l’issue de cette période, ma mère s’est lancée dans une formation horticole et nous avons monté ensemble le projet Butine ».
« Nous cultivons nos fleurs en plein champs, assure-t-elle. Nous faisons nos semis dans des châssis dans le respect du rythme de la nature : quand il n’y a plus tel type de fleur, on attend leur retour tout simplement ! Les clients commandent leurs bouquets en nous appelant et on leur donne rendez-vous à la ferme pour les récupérer. Nous sommes également distribuées dans deux épiceries de vrac locales et présentes tous les mercredis et samedis matins sur un stand devant la biocoop des Olonne. On est loin des fleuristes classiques ! » reconnait-elle.
Mère et fille réalisent un gros travail de pédagogie basé sur la confiance. « Nos clients nous donnent un budget, des couleurs, un thème. À nous de calquer leurs envies en fonction de ce que l’on a. Nous utilisons les réseaux sociaux comme une vitrine de nos convictions et savoir-faire. » Pour leur deuxième saison d’activité, les associées souhaitent renforcer leur clientèle professionnelle (environ 15 % du CA annuel). « Des restaurateurs et des boutiques reçoivent chaque semaine un ou plusieurs bouquets, sous forme d’abonnement, explique l’entrepreneure. C’est un modèle intéressant, mais on doit composer avec ce que l’on a au champ. Nous travaillons exclusivement avec des entreprises qui comprennent cette démarche raisonnée. Un bouquet peut être moins garni d’une semaine sur l’autre en fonction du calendrier floral. » Et de conclure : « même si nos résultats sont modestes (30 k€ de CA en 2022) nous n’avons pas de dettes, le peu d’investissement réalisé a été remboursé et nous sommes propriétaires de notre terrain… on vit notre passion, le reste, c’est du plus ! »