Couverture du journal du 26/04/2024 Le nouveau magazine

« Aujourd’hui, j’ai de la visibilité »

Dirigeant du groupe Wal-3IS, Willy Loriot constate que les feux sont au vert sur tous les segments de son activité nucléaire, qui représente environ un quart de l’activité du groupe. Il fait le point sur les enjeux concernant son activité.

Willy Loriot

Willy Loriot, dirigeant du groupe Wal-3IS. © Wal-3IS

Dirigeant de Wal-3IS, un groupe de cinq sociétés industrielles intervenant sur les marchés de l’aéronautique, du naval, du nucléaire et de la défense (200 collaborateurs, CA de près de 20 M€), Willy Loriot est également membre du conseil d’administration de Neopolia. Il se félicite d’une « reprise de conscience collective » que le nucléaire constitue une solution d’avenir. « La mentalité des gens a évolué, l’environnement macro-économique a clairement changé, se réjouit-il. Le fait que les décisions politiques soient désormais très claires sur là où la filière doit aller, avec quelles compétences et dans quel timing, nous permet derrière de nous structurer. Il y a eu un énorme travail fait par la filière et aujourd’hui, en tant que chef d’entreprise, j’ai de la visibilité. »

Une gestion prévisionnelle des emplois

Cette visibilité incite le groupe à investir « en recrutement, en formation et en démarche commerciale » et lui permet de travailler sur une gestion prévisionnelle de ses emplois, « sachant que nos projets se déroulent en plusieurs phases. Il y a celle de la projection avec le besoin de profils d’encadrants, de développeurs, de chargés d’affaires, qui vont identifier les besoins, entrer en contact avec les donneurs d’ordre et répondre aux appels d’offres. Ensuite, on entre dans la phase de l’amorce de la capacité opérationnelle et, enfin, on recherche les troupes pour produire. Concrètement, dès cette année, on va mettre en place les premières ressources. »

La fin du « nucléaire bashing »

« Le côté positif, c’est que le nucléaire bashing étant derrière nous, les gens n’ont plus peur de venir travailler dans ce secteur », ajoute le dirigeant, qui tient à préciser que cela tient aussi au fait que la santé et la sécurité au travail (SST) sont devenus des enjeux prioritaires. En revanche, il constate qu’il doit désormais faire face à une autre problématique : celle de la transformation du rapport au travail. « Le nucléaire est une activité de déplacement. On est obligés d’intervenir sur site et aujourd’hui on a beaucoup de difficultés à trouver des personnes qui acceptent de partir en déplacement à la semaine. On a toujours eu une politique financière incitative, mais je constate que la carotte ne suffit plus. » De manière plus globale, il estime que les industriels du secteur doivent « proposer des jobs différents de ce qu’ils étaient par le passé. En cela, la robotisation, l’intelligence artificielle nous aident. Nous proposons des métiers où l’on peut faire carrière et être fiers de ce que l’on fait. »