Couverture du journal du 28/05/2025 Le nouveau magazine

Acquisition : entre danse et séduction

Innover par la croissance externe, c’est d’abord réussir le process d’acquisition, qui relève d’une véritable “danse de séduction” si l’on s’en réfère aux témoignages recueillis lors du dernier petit-déjeuner des décideurs du NAPF.

Croissance externe, innovation

François Vigneau, senior vice-président d’Eurofins et Clémence Baron, avocate associée chez Racine, ont apporté leur témoignage et leur expertise pour réussir une acquisition dans le cadre d'une stratégie d'innovation. © Eric Cabanas - IJ

Avec la croissance organique, la croissance externe est l’une des deux possibilités de développement de l’entreprise. Innover par la croissance externe, c’est racheter des brevets, des compétences, des technologies. « C’est compliqué et l’on enregistre plus de 50 % d’échec. Comment être dans les 50 % qui gagnent ? », interroge Christian Le Cornec, président de l’association NAPF, Place financière du grand Ouest qui, avec le cabinet Racine avocats et Atlanpole, a organisé un petit-déjeuner sur le sujet le 16 février dernier à la CCI de Nantes.

« On voit de plus en plus de PME qui rachètent des start-up ou y prennent des participations. L’enjeu est de réussir sa croissance externe pour se consolider. L’un des plus beaux exemples est celui d’Eurofins. Il y a beaucoup d’enjeux, juridiques, financiers, organisationnels et humains », reconnaît Samuel Bachelot, chargé de l’accompagnement des entreprises innovantes au sein d’Atlanpole.

50 % d’échecs

« La difficulté pour une entreprise acquéreuse est d’intégrer, sur la durée, la cible et ses hommes et femmes. Ce constat est d’autant plus prégnant lorsqu’il y a une différence forte de culture et de maturité entre l’entreprise acquéreuse et la start-up. Malheureusement, dans un cas sur deux au moins, dans l’innovation, cela se solde par le départ des hommes. Or l’innovation sans les hommes, cela vaut beaucoup moins quelques années après… », constate Clémence Baron. Avocate associée du cabinet Racine, elle cite une étude de Bpifrance selon laquelle 81 % des dirigeants de PME ont déjà envisagé un projet d’acquisition d’entreprise au cours des cinq dernières années et 83 % estiment qu’à long terme, ce rachat participe à la pérennité des PME. Paradoxalement, la crise du financement actuelle accélère les acquisitions innovation à court terme auprès de start-up qui ont déjà bridgé1, sans certitude de parvenir à la série B. En moyenne, 50 % des opérations de croissance innovation se solderaient par un échec et 75 % des entreprises ayant réalisé une opération de M&A2 font face à des difficultés d’intégration (source Patrick Amiel dans l’Opinion