Couverture du journal du 02/07/2025 Le nouveau magazine

Reprise d’entreprise familiale : « Le secret, c’est la préparation et l’accompagnement »

Qu’elles soient écrites, préparées, subies, liées à un décès brutal, ou même refusées, les reprises d’entreprises familiales constituent un challenge de taille pour les repreneurs. C’est ce qu’ont découvert les quatre cents dirigeants ayant participé à l’édition 2025 de l’Université Jules Verne (UVJ), le 27 juin dernier, au stade de la Beaujoire à Nantes.

De g. à dr. : Pauline Le Calvez, Jean-Jacques Le Calvez, Jean-Charles Verdalle, Jennifer Lemaire et Gilles Le Contellec.

De g. à dr. : Pauline Le Calvez, Jean-Jacques Le Calvez, Jean-Charles Verdalle, Jennifer Lemaire et Gilles Le Contellec. NICOLAS LE PORT - IJ

Illustration d’une succession parfaitement orchestrée : Brault Métallerie (Maine-et-Loire). « C’était une évidence de reprendre l’entreprise créée en 1966 par mon grand-père, car j’ai grandi dans son sein », a attaqué Emmanuelle Brault, désormais à la tête d’une cinquantaine de salariés. « L’expérience professionnelle que j’ai eue à l’extérieur me l’a confirmé. Et je n’ai jamais ressenti cela comme une obligation ou un poids. » Néanmoins, elle rencontre plusieurs obstacles, à commencer par l’épineuse question de la légitimité : « Le plus dur a été de prouver que je n’étais pas là par hasard. Il faut savoir s’imposer pour marquer une nouvelle ère, tout en continuant l’aventure familiale et en respectant ce qui a été fait auparavant. »

Pour Vincent Morin-Desevedavy en revanche, la reprise de l’entreprise nantaise de pianos était tout sauf écrite : « Mon grand-père, fondateur il y a soixante-dix ans, n’a jamais préparé sa succession. Il est resté archimajoritaire jusqu’à accepter la succession de gérants salariés qui ont quasiment planté la boîte. Le jour de son enterrement, ces derniers m’ont tapé sur l’épaule et m’ont dit Vincent, ça serait bien que tu t’intéresses à la boîte. »

Après réflexion, il se décide à reprendre une part du capital pour avoir accès aux comptes. Puis devient cogérant l’année suivante. Seul candidat à la reprise, il finit par racheter les parts des associés familiaux qui les avaient reçues lors du décès du grand-père. « La boîte était au bord du dépôt de bilan et les associés familia

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