« Ces dispositifs médicaux sont extrêmement durables », seul le scratch de serrage demande un entretien particulier. Si bien qu’ils sont facilement reconditionnés. Une aubaine pour garantir une certaine accessibilité aux soins.
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Passé entre les mains de deux experts, le bien sera reconditionné, désinfecté, mis au banc d’essai et doté d’une étiquette qui permet une traçabilité, comme le veut l’usage de la matériovigilance. Un produit peu à risque, au vu de son action non invasive. Remis en bon état d’usage, celui-ci peut repartir sur le marché. Pourtant, plus de cinq mille attelles attendent de sortir du centre de stockage de Redeem, à Haluchère…
« Rien ne sort de l’usine »
Coincée par la réglementation en place, aucune marchandise « ne sort de l’usine. » Le projet de décret, datant de juillet 2023, en faveur de la mise sur le marché des dispositifs médicaux reconditionnés à usage individuel, n’a toujours pas été publié. « On est très suivi par les institutionnels sur ce sujet. Le changement de modèle est apprécié et attendu », plaide Clémence Cornet. Pour accélérer sa signature, les fondateurs se sont tournés vers le cabinet de lobbying Greenlobby. Avec un objectif, celui de « moduler le tarif au regard de l’impact écologique », détaille sur son profil LinkedIn le cabinet. Si ce décret connaît un jour une fin heureuse – il est de nouveau mis en suspens par la censure du gouvernement Barnier – le blocage aura permis aux décideurs de revoir leur copie au profit d’une prise en charge patient. Financée à hauteur de « 600 k€ » de subventions de la part de l’Ademe, la start-up nantaise pionnière sur le sujet tient son développement de ce seul décret.
En attendant, la société accompagne les industriels dans la fabrication d’attelles écoconçues. En partenariat avec Redeem, Ortho Medical sort une attelle d’immobilisation pour genou où la mousse est remplacée par un filet en toile. Un produit considéré, après utilisation, comme remis à neuf, ou sortant de fabrication, par le changement de filet. La notion d’écoconception est à ce jour remboursée et reconnue par l’État. Aussi, elle profite de meilleurs avantages que le reconditionnement. Une situation « aberrante » dont Clémence Cornet et Guillaume Perret du Cray se sont fait les porte-paroles.