« Légalement, on ne peut pas toucher à la sérigraphie des extincteurs, explique Alexandre Boutin, le créateur de Phosfire. J’ai tout simplement développé des collerettes adaptables à tous les modèles et indiquant ce que contient l’extincteur (eau, poudre, ou CO2). Les collerettes jaunes et oranges sont phosphorescentes dans le noir pour faciliter le guidage et la lecture des consignes. »

Phosfire dans le noir
Déjà dirigeant d’une entreprise de sécurité incendie depuis 2018 (ATS, à La Roche-sur-Yon), Alexandre Boutin s’est rapproché de l’association Valentin-Haüy, au service des aveugles et des malvoyants, pour affiner son produit et l’adapter à sa cible principale. « C’est grâce à cette rencontre que l’idée s’est concrétisée. À terme, je souhaiterais reverser un pourcentage des ventes à l’association. » Il précise : « La France compte près de 1,7 millions de personnes atteintes d’un trouble de la vision dont 932 000 malvoyants moyens (en vision de loin, ils ne peuvent distinguer un visage à 4 mètres ; en vision de près, la lecture est impossible) ». Et d’ajouter : « Au-delà du marché important de départ, je me suis rendu compte du potentiel de l’innovation pour l’ensemble de la population : les informations mentionnées sur les extincteurs sont condensées, rendant la lecture difficile, même pour une personne valide, d’autant plus si elle est soumise au stress d’un environnement sombre et enfumé. J’ai donc commencé à proposer les collerettes Phosfire à l’ensemble de ma base clients (environ 300 entités). À la suite de leurs retours positifs, j’ai élargi la prospection aux collectivités et entreprises du grand Ouest » Une stratégie commerciale raisonnée, protégée par huit brevets (quatre modèles de collerettes de deux couleurs chacune) en France et à l’international. « C’est un produit qui n’existe nul par ailleurs, assure l’entrepreneur. Il y a un terrain de jeu énorme qui nécessitera l’année prochaine de créer de l’emploi sur le territoire pour accélérer le développement. »