Couverture du journal du 02/12/2024 Le nouveau magazine

Oser le féminin

À Nantes, à l’occasion de la Journée internationale des femmes, l’Association des Femmes Experts-Comptables organisait une table ronde sur “les stratégies gagnantes du féminin au service de la performance entrepreneuriale” au Campus by CA. Quatre femmes de réseaux, engagées, qui ont osé dans leur parcours professionnel, ont échangé autour des atouts et des limites du féminin dans le monde du travail et entrepreneurial d’aujourd’hui.

Marie Delaruelle (Institut du Leadership Féminin), Aurélie Beaupel (Réseau Initiative Pays de la Loire), Pascale Melka (Nanow) et Catherine Thibaudeau (Femmes de Bretagne) ont débattu le 8 mars autour des valeurs du féminin © Nelly LAMBERT - IJ

Marie Delaruelle, fondatrice de l’Institut du Leadership Féminin, a commencé par rappeler que chaque homme ou femme, possède une part de féminin et de masculin. Au féminin, elle a ainsi associé les qualités d’écoute, de ressenti, la capacité de faire parler, quand la capacité d’action, la stratégie, la réflexion et la mise en place de plans appartiendraient plutôt au masculin. « Aujourd’hui on est dans la carence des valeurs du féminin, on est dans la performance. Il est urgent de rétablir l’équilibre », a ensuite analysé celle qui cherche dans son activité à propulser les femmes dans les organisations.

Être lucide sur ses capacités

Revenant sur le chiffre de 30 % de femmes créatrices d’entreprises, la présidente de l’association Nanow, qui aide les femmes des Pays de la Loire à réussir leur vie professionnelle, a évoqué un sujet tabou : « et sur ces 30 % combien gagnent leur vie ? On est plutôt autour de 5 % ! » « On a trop voulu, pour faire évoluer les chiffres pitoyables de l’entrepreneuriat féminin, inciter les femmes à entreprendre. Or, entreprendre n’est pas un remède à tous les maux et ça ne doit pas devenir une nouvelle punition pour l’estime de soi », a alerté Pascale Melka. Et d’inviter les femmes à réfléchir à leurs motivations profondes pour entreprendre. De l’estime de soi, le sujet a alors naturellement glissé vers un autre sujet : celui de la légitimité, les femmes souffrant davantage du syndrome de l’imposteur. « Femmes de Bretagne m’apprend à oser, a ainsi confié Catherine Thibaudeau, représentante de ce réseau qui a pour but d’aider les femmes à entreprendre, pondérant néanmoins son propos d’un « mais je suis beaucoup moins à l’aise pour parler de mes activités que du réseau ».

Aurélie Beaupel, co-présidente du Réseau Initiative Pays de la Loire, a remarqué pour sa part que l’intention pour entreprendre n’était bien souvent pas la même que celle des hommes. Selon elle, les femmes chercheraient une solution pour concilier les différents volets de leur vie davantage qu’elles n’auraient la volonté de développer un business. Une réflexion qui a incité Marie Delaruelle à exhorter les femmes à se connaître, être lucides sur leurs capacités, pour « vivre la vie qu’elles ont envie de vivre », les solutions pour y arriver pouvant, elles, toujours être trouvées.