« La gouvernance n’est pas un luxe » mais un mot à la mode. Aujourd’hui, 70 % des entrepreneurs souhaitent consacrer plus de temps à leur vision et leur stratégie selon la BPI, a tenu à rappeler le comité gouvernance du Medef national. Pourtant, les PME sont encore nombreuses à délaisser le sujet au profit des grandes entreprises et ETI.
Présent ce lundi 26 mai à une soirée portée par le Medef Loire-Atlantique à la Maison de l’entrepreneuriat et des transitions à Saint-Herblain, le comité a dressé un portrait succinct de la définition de « gouvernance » et surtout de ses enjeux. Tour à tour philosophie managériale, instance à la prise de décision, fer-de-lance d’une longévité entrepreneuriale, la gouvernance forme une vision d’ensemble. Les témoins de la soirée s’accordent à la décrire comme « l’engagement de décisions long-termistes » pour l’entreprise. Ce qui n’est pas rien.
La gouvernance ne s’actionne pas seulement lorsque l’orage gronde ; il est souvent trop tard alors. Elle s’installe pour traverser les tempêtes à venir. « Les échecs sont très souvent liés à des problèmes de gouvernance », a répété le comité. Pour Christian Lainé, président-propriétaire du laboratoire Rivadis, cette « remise à plat il y a quatre ans » a permis de « libérer l’entreprise ». Un moyen d’interroger les rôles de chacun, distinguant celui de président, de directeur général, d’actionnaire, de manager, d’employé ou même de syndicat. Preuve d’un détachement solide sur qui ou sur quoi repose une société. À cette remise à plat plusieurs questionnements. Quelle place pour les salariés ? L’intégration de personnes extérieures à l’entreprise aurait-elle un intérêt ?
Par ailleurs, « les fournisseurs sont trop souvent oubliés » de la gouvernance, a-t-on pu entendre durant la soirée. Ces parties prenantes externes s’installent aux côtés du comité d’arbitrage sur des enjeux devenus essentiels en quelques années, environnementaux comme sociaux. L’entrée en vigueur de la directive CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) est notamment venue chambouler les équipes dirigeantes, peu au fait de ses subtilités juridiques.
La gouvernance garante d’une transmission en douceur ?
Équilibrée, éclairée et visionnaire, une bonne gouvernance faciliterait aussi une transmission d’entreprise, familiale ou non. Anne Raguideau, fille d’Alain Raguideau, aujourd’hui présidente du groupe immobilier Sofira auprès de ses associés Mélanie You et Cédrik Kerdilès explique : « Nous sommes trois associés de la même génération, nous nous sommes aidés des organes de la gouvernance pour établir une dynamique, en se tournant également vers l’extérieur avec des professions différentes des nôtres. Cela a rassuré les parties prenantes. »
Reste que la gouvernance se personnifie. Il convient aux structures de trouver leur propre schéma à partir de la culture de l’entreprise, de la personnalité des dirigeants et des salariés, de la taille de celle-ci et de ce que les membres souhaitent faire émerger de leurs réflexions stratégiques. Bien pensée, une bonne gouvernance éclaire le chemin des décisionnaires, plus mouvant que jamais. Et si elle n’élimine pas les tensions, nous retiendrons de cette soirée, qu’elle les gère au mieux.
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