La présidente de la Région des Pays de la Loire, Christelle Morançais, et la présidente de la Métropole de Nantes, Johanna Rolland, sont main dans la main pour cette opération dont le budget initial a été relevé à plusieurs reprises pour atteindre 1,247 Md€.
Tous les acteurs présents autour du Premier ministre Jean Castex ont insisté sur le fait qu’il s’agit de constituer un véritable quartier hospitalo-universitaire qui accueillera, outre le futur CHU, 7 000 étudiants en formations paramédicales, sanitaires et sociales, et universitaires en santé. « Ce futur quartier de la Santé à Nantes produira un impact positif pour toute la région », a assuré Christelle Morançais, quand Johanna Rolland a estimé qu’il s’agira là « d’un pôle national d’excellence en santé pour la formation, la recherche et l’innovation avec Nantes Université, les laboratoires et les acteurs économiques ».
Sur la « photo de famille » devant la première pierre, la présence de Yann Trichard, le président de la CCI Nantes St-Nazaire n’était pas non plus anodine. Un tel projet aura un impact économique important et les entreprises de la région comptent bien s’y impliquer.
UN ÉCOSYSTÈME DE SANTÉ
Dans sa réalisation d’abord, puis dans son fonctionnement et son rayonnement au regard de l’ambition affichée par ses initiateurs : « Le nouvel hôpital pourra intensifier sa triple mission de soin, de formation et de recherche. Le quartier de la santé aura également pour ambition de favoriser la création d’emplois et de développement économique en santé. Cet écosystème original verra le jour en regroupant sur un même lieu, au cœur de l’agglomération, les soignants, les enseignants, les chercheurs et les entrepreneurs. Ce quartier est un projet de dimension européenne », indique la direction du CHU.
Le CHU assure la maîtrise d’ouvrage de ce nouvel hôpital, la région celle du pôle d’enseignement en santé qui s’installera à proximité (facultés de médecine, odontologie, certaines années de pharmacie, six instituts de formations paramédicales, formations continues, formations en santé de Nantes Université). Nantes Métropole assure de son côté la maîtrise d’ouvrage des travaux d’accessibilité du site, le développement des transports en commun et les parkings. Le budget est assuré pour un tiers par des subventions dont 400 M€ de l’État, un tiers d’emprunt et un tiers d’autofinancement.
Le CHU s’implante sur 10,1 hectares avec 220 000 m2 de surface totale de bâtiments et 1 436 lits.
LABEL « I-SITE NEXT »
Le début du chantier est prévu en juin 2022 avec une maîtrise d’œuvre assurée par le groupement mené par Patriarche. Au plus fort du chantier, 1 200 personnes devraient y travailler.
« Plus de 1 000 professionnels ont participé à la conception de ce nouvel hôpital depuis plusieurs années », indique Philippe El Saïr, directeur général du CHU de Nantes.
Cette première pierre a été l’occasion pour la présidente de Région de rappeler au Premier ministre combien était importante l’obtention du label « I-Site Next » 1 pour le futur quartier de la création : « Notre métropole en a besoin, notre région en a besoin, nos chercheurs en ont besoin, nos industriels en ont besoin… Depuis plus de quatre ans, l’Université de Nantes, l’École Centrale, le CHU, l’Inserm, l’IRT Jules Verne travaillent d’arrache-pied, en lien avec la Région, avec Nantes Métropole, pour obtenir définitivement ce précieux label. Ensemble, nous avons franchi beaucoup d’obstacles, surmonté beaucoup de difficultés, mais nous n’avons jamais perdu de vue l’essentiel : l’intérêt du territoire, son rayonnement, son attractivité ».
Si les institutions font corps pour soutenir ce projet, il reste des interrogations soulevées par plusieurs opposants au projet. Ceux-ci soulèvent en effet la question du choix de la diminution du nombre de lits sur le site, l’emplacement choisi en zone inondable et sur l’Île de Nantes avec les difficultés d’accès que l’on connaît. Et sur la question du budget annoncé à moins de 900 M€ il y a trois ans et qui s’affiche aujourd’hui à plus de 1,27 Md€. La question étant de savoir si l’enveloppe ne sera pas allègrement dépassée…
1.L’ambition scientifique de l’initiative NExT s’appuie sur deux axes, santé et industrie du futur, avec effet d’entraînement sur les sciences fondamentales et sciences humaines et L’ambition des fondateurs de NExT est de se positionner dans le top 300 des universités mondiales et le top 100 des universités européennes à dix ans.