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Le Min de Nantes atteint son objectif de tri des déchets

80%, c’est la part de déchets triés en 2020 au sein du Min de Nantes Métropole. Avant transfert, seuls 35% étaient triés. Un résultat rendu possible grâce à la présence d’un centre de tri sur place et un changement de mentalités. Explications.

Amaury HANOTAUX, directeur général de la SEMMIN

Amaury HANOTAUX, directeur général de la SEMMIN © I.J.

Depuis son transfert sur le site de Rezé en février 2019, le Min de la métropole nantaise a largement gagné son pari sur le tri des déchets. L’objectif initial était d’arriver à 80% de déchets triés en quatre ans (sur un total de 2 444 tonnes de déchets en 2020). Ce pourcentage a été réalisé dès la première année, contre 35% triés sur l’ancien site. Cartons, cagettes en bois, en plastique, palettes, polystyrène, biodéchets… Le centre de tri créé spécialement au sein du Min différencie plus de treize matériaux. Par délégation de service public, Veolia est chargée de les collecter et de les répartir entre les différentes filières, exutoires finaux. Ainsi, le carton est réutilisé par NorPaper pour faire du papier kraft, les biodéchets servent à la méthanisation à Machecoul (sauf viandes, poissons et crustacés)…

Ce résultat est le fruit « d’un grand travail de sensibilisation auprès des opérateurs et d’un changement de mentalités », se félicite Amaury Hanotaux, directeur général de la SEMMIN depuis septembre 2020, auparavant directeur d’exploitation.

« Reste désormais à maintenir ce bon niveau de tri dans le temps », estime Julie Laernoes, récemment élue à la présidence de la SEMMIN. Car, même si le niveau est bon, « les agents de tri constatent parfois des erreurs dans les bacs, indique Amaury Hanotaux. On retourne alors les palettes aux entreprises concernées et on fait de la pédagogie ». Une identification rendue possible, notamment, car chaque opérateur est affecté à un local de pré-collecte, verrouillé, situé au bout de son quai de déchargement. « Nous sommes aussi vigilants à ce que le centre de tri ne devienne pas une décharge pour les déchets particuliers. Si les dépôts sauvages étaient problématiques sur l’ancien site, la barrière qui entoure le site évacue une grande partie du problème. Mais des opérateurs peuvent parfois avoir tendance à apporter leurs propres déchets au Min, ce qui est interdit. » Ce service est compris dans la location de leur emplacement. Les acheteurs qui viennent se fournir au Min y ont aussi accès. Pour eux c’est gratuit, « mais si on constate qu’il y a trop de déchets non valorisables, alors on envisagera de faire payer », indique le directeur du Min.

min de nantes métropole

Le centre de tri du Min a traité 2 444 tonnes de déchets en 2020 © Min

Pour maintenir la qualité du tri, des séances de sensibilisation conduites par Veolia sont prévues tous les ans ; en plus des discussions en direct via les neufs agents qui travaillent au centre (trois chefs de Veolia et six employés de la SEMMIN) ouvert 7j/7.

Les 20% de déchets non-triés, qui ne peuvent être recyclés, sont eux valorisés. Certes incinérés, leur combustion sert soit à la méthanisation soit à la production d’énergie. Une nouveauté par rapport à l’ancien Min. Tout comme la valorisation du bois. Ainsi, 3 688 598 kwh de gaz ont été produits grâce à la valorisation des biodéchets et du bois. De leur côté, les invendus sont regroupés pour le Secours populaire qui se charge de trier et de répartir les produits entre une dizaine d’associations.

NOUVEAUX CONTENANTS EN VUE

Parmi les autres améliorations qui rendent le Min un peu plus vert : le compactage sur site des matières plastiques pour en faire des pavés de polystyrène. « Cela prend moins de place donc on réduit le nombre de rotations des camions », explique Amaury Hanotaux.

Travail de pédagogie, aussi, sur l’intérêt de modifier les types de contenant utilisés. « Aujourd’hui, on s’attache à valoriser et trier le maximum de flux et à réduire le pourcentage envoyé à l’incinération, soit 600 tonnes », indique Benoît Ligney, responsable Grands comptes valorisation chez Veolia. C’est le cas pour certaines cagettes de bois fabriquées avec de l’isorel, un matériau plein de colle et diverses résines. « Soit on trouve une filière, soit on va les substituer par un autre contenant comme les cagettes pliables consignées », indique Benoît Ligney. De même pour les cornières qui font les coins de certains cartons pour les renforcer : « Elles ne sont pas valorisables à cause de matières rigidifiées notamment. Les papeteries n’en veulent pas. Donc soit on les remplace soit on en fabrique en 100% fibre, avec du plastique recyclé. Cela permettrait d’accroître les matières triées. »

Pour la présidente de la SEMMIN, Julie Laernoes, l’objectif, à terme, est de réduire les déchets à la source. « On peut encore optimiser le système, avec des cagettes réutilisables par exemple. En fait, cela arrange tout le monde car tous ces déchets sont encombrants… » Amaury Hanotaux, le directeur du Min, estime que ce système de tri lui fait économiser 200 000 € sur son budget annuel.

PROJETS ET AXES D AMÉLIORATION DU MIN

Amaury Hanotaux travaille en ce moment sur un projet de partenariats avec des start-up. Il souhaiterait héberger au Min des entreprises innovantes qui voudraient tester une technologie, dans un domaine couvert par le Min (logistique, nouvelle machine…). Cinq locaux sont disponibles. Par ailleurs, Julie Laernoes indique que des « améliorations doivent être faites sur la dalle principale car elle est glissante ».

Autre défi identifié : la logistique urbaine. « Le Min est situé à 7 km du centre-ville de Nantes. On a en projet, avec les producteurs, une flotte de véhicules partagés et la volonté d’éviter le déplacement de camions vides. Il y a un modèle économique à trouver pour que cela soit séduisant pour les entreprises ». La nouvelle présidente entend enfin faire du Min « une pierre angulaire pour la production locale », et constate « la nécessité de relocaliser ».

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