Illustratrice, créatrice, designer, entrepreneure… Mathilde Cabanas, comment vous définiriez-vous ?
D’abord comme créatrice et ensuite comme fondatrice de ma marque d’objets du quotidien pour toute la famille. J’ai inventé mon métier et il évolue au fil des années : je fais de l’illustration, de la création, du développement de produits, de la communication, du marketing… C’est vraiment une chance de pouvoir varier les missions, d’autant que j’apprends en même temps que l’entreprise grossit.
Quels ont été vos formation et parcours avant de créer votre entreprise ?
J’ai suivi une prépa d’arts appliqués à Paris, les Ateliers de Sèvres, avant d’entrer en école de communication visuelle et graphique. Mais la perspective d’assurer la mise en page pour un magazine après cinq années d’études d’art ne me plaisait pas trop… J’ai donc décidé de me lancer en freelance sur des missions de création de logos et d’illustration.
Comme je n’avais pas beaucoup de clients, j’ai complété avec un boulot de vendeuse à temps partiel chez Bonton, un concept store pour enfants, univers qui m’avait toujours attirée. Beaucoup de clients m’y demandaient des cartes d’invitations d’anniversaire. Comme le magasin n’en proposait pas, j’ai décidé d’en créer. C’est ainsi que j’ai découvert le monde du « wholesale » (réseau de distribution BtoB s’appuyant sur des commerces indépendants, NDLR). Je suis alors passée d’une approche créative à une approche commerciale avec l’objectif de dégager des bénéfices des ventes de mes créations.
Ce qui me plaît vraiment, c’est de voir mes dessins sur des produits en volume.
Comment est née la marque Mathilde Cabanas ?
C’est en signant des illustrations sur des cartes que la marque est née en 2013. Jamais je n’aurais imaginé créer une marque à mon nom. J’ai débuté dans la papeterie, car il n’y avait pas de minimum de quantité et l’investissement était limité. J’ai développé le design « bisou », qui a aussitôt cartonné. J’ai alors eu l’idée de le décliner sur d’autres produits. Et j’ai réalisé que ce qui me plaît vraiment, c’est de voir mes dessins sur des produits en volume.
Quand avez-vous compris que le mot « bisou » avait un fort potentiel commercial ?
Dès que je l’ai dessiné sur une mini-carte avec un petit cœur en dessous, j’ai compris qu’il y avait un truc à creuser. J’avais déjà fait « bon anniversaire », « bonne année », « félicitations ». Avec « bisou », ça matchait pour toutes les occasions… Et en plus, c’était hyper doux.
Cette carte « bisou », Bonton m’en recommandait tout le temps. Comme le design ne leur appartenait pas et que tous les magasins cool du moment venaient s’inspirer chez eux, j’étais régulièrement contactée par d’autres concept stores qui voulaient la vendre. J’ai alors décidé de faire mon premier salon Maison & Objet en 2014 pour développer cette activité.
Pourquoi avoir enchaîné sur une collaboration avec Balzac Paris ?
Ce petit bisou sur la carte, je le voyais bien sur un t-shirt brodé. À l’époque, Balzac faisait des nœuds papillons et commençait les sweat-shirts. On s’est rencontrés grâce à des amis communs et on s’est dit « faisons un t-shirt ». Cette première collaboration a été un carton : tout est très vite parti. Et onze ans après, on en vend encore !
Que s’est-il passé après cette première collaboration ?
J‘ai voulu décliner ce t-shirt en version enfant. Comme Bonton n’a pas flairé le potentiel du projet, j’ai tapé à la porte de Poudre Organic, une autre marque de vêtements pour enfants, qui a été emballée. Pour lancer cette deuxième collaboration, j’ai proposé à la boutique Centre Commercial Kids à Paris, un magasin qui vendait mes créations appartenant aux fondateurs de la marque de sneakers Veja, de créer un événement « bisou ». Ça a été à nouveau un succès. À tel point que quand Sébastien Kopp, fondateur de Veja, a découvert l’installation, il m’a proposé de décliner le bisou sur des chaussures pour enfant. J’ai accepté et cela m’a véritablement permis de me lancer dans l’univers des collaborations.
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Pourquoi avoir choisi de vous associer avec Alexandra Remise par la suite ?
Je l’ai rencontrée chez Bonton, où elle était égale…