Couverture du journal du 26/04/2024 Le nouveau magazine

Manufacturing factory, saison 7 : et les lauréats sont…

Substitut au café, revalorisation de pales d’éoliennes, remorque cargo multifonction, solution d’aménagement modulaire… Le hub d’innovation Atlanpole vient de dévoiler les nouveaux lauréats de son programme d’accompagnement Manufacturing factory.

Lupin Café Arsène

La jeune pousse nantaise Arsène mise sur le lupin comme substitut au café. © Arsène

C’est reparti pour une nouvelle saison ! La septième pour la Manufacturing factory, un programme d’accompagnement de six mois dédié à l’industrie du futur et piloté par le hub d’innovation ligérien Atlanpole. Au menu, notamment : coaching individuel, ateliers collectifs, mise en réseau, accès à des expertises (marché, juridique, financement, industrialisation, RH…), à des moyens techniques ou encore à des financements pour préparer le démarrage d’activité. Coup d’œil sur quatre projets originaires de Loire-Atlantique.1

Vous prendrez bien une tasse de lupin ?

Arsène, c’est le nom du projet porté par trois ingénieures agroalimentaires passées par l’école nantaise Oniris : Apolline Correia Lopes, Maïann Dautrey et Margaux Laval. Après un couronnement de bronze l’an passé lors du concours d’innovation alimentaire Ecotrophelia, c’est le déclic pour les trois amies qui se lancent dans l’aventure entrepreneuriale. Leur produit : un substitut au café à base de lupin, une légumineuse au goût subtil, un peu comme le pois chiche, qui doit contribuer à pallier l’impact environnemental (transport, consommation d’eau…) de l’un des produits les plus consommés en France. Deux recettes ont été développées par les cofondatrices, Arsène Classique et Arsène Tonique, la deuxième comportant de la caféine, et des recettes mêlant lupin et céréales sont en développement. « Nous allons lancer les précommandes d’ici deux mois, assure Maïann Dautrey et nos produits seront disponibles sur notre site internet dans le courant de l’été. » Car il n’est plus temps d’attendre : « Quand on a commencé, on se demandait si c’était le bon “time to market”, si le consommateur était prêt. Aujourd’hui, il n’y a plus de doute à avoir car nous voyons émerger régulièrement de nouvelles marques, confie-t-elle. L’accompagnement de la Manufacturing factory doit nous permettre de nous structurer, avoir accès à un réseau pour faire appel à des compétences externes, notamment sur les questions juridiques, et approfondir l’aspect financier et commercial. » L’ambition de la jeune pousse : « Devenir la référence nationale d’alternative au café dans les prochaines années. »

Revaloriser les pales d’éoliennes

Au chapitre économie circulaire, Yoann Malinge et Minh Man Nguyen portent quant à eux le projet La Paletière, visant à revaloriser des pales d’éoliennes en fin de vie. Celles-ci sont en effet aujourd’hui majoritairement incinérées. Le premier chantier sur lequel ils ont travaillé : une ombrière de 500 m2 dans une ferme urbaine à Stains (Île-de-France) qui doit voir le jour au premier semestre 2025 et dont la toiture sera réalisée en tuiles fabriquées à partir d’éoliennes. « En creusant le sujet, on s’est rendu compte qu’il ne fallait pas que l’on s’arrête à ce chantier, souligne Yoann Malinge. D’une part parce que le gisement de pales d’éoliennes en fin de vie est conséquent et croissant, et d’autre part parce qu’il existe aujourd’hui très peu de solutions pour les revaloriser de manière pertinente, qui plus est avec le moindre impact possible. Ce chantier sera la vitrine qui va nous permettre de monter une filière de revalorisation des pales d’éoliennes en fin de vie. » Il ajoute : « Nous sommes en train de structurer toute la filière pour être prêts à cranter dès que le chantier sera terminé. » Parmi les futurs clients ciblés par La Paletière : les collectivités, mais aussi des industriels qui possèdent des hangars.

« Vivre la simplicité du voyage à vélo »

Autre projet en lien avec les enjeux environnementaux, plus particulièrement la mobilité douce : Sternytent développe une remorque cargo multifonction, conçue et fabriquée à proximité de Nantes. Au départ, ce sont des voyages à vélo en itinérance en famille, avec leurs lots de problématiques de logistique et de transport d’affaires, qui ont donné à Fabrice Clavier, associé à Ingrid Wilmotte, l’envie de simplifier la vie des cyclistes. « Je voulais une remorque avec une capacité de chargement plus grande, une fermeture à clé, plus étanche et dotée d’accessoires permettant d’apporter plus de confort lors des étapes (détails des accessoires de la remorque encore confidentiels, NDLR) », explique-t-il. Créée en juillet 2022, la société est en cours de finalisation de son quatrième prototype. « Nous allons le soumettre à un cabinet design ou d’ingénierie pour voir si nous pouvons encore l’améliorer. Nous aimerions sortir nos premiers exemplaires en 2024 », confie Fabrice Clavier. Avec, en toile de fond, un souhait : « Créer tout un microcosme autour de cette remorque et permettre aux gens de se rapprocher de la nature et de vivre la simplicité du voyage à vélo. »

Une solution d’aménagement pour les bâtiments professionnels

Enfin, la société Zoïdcity se positionne quant à elle sur le marché de l’aménagement d’espaces dans les bâtiments professionnels. Elle propose une solution modulaire, réversible et reconfigurable à destination d’entreprises ayant besoin de bureaux, d’ateliers ou d’autres espaces fermés au sein d’un bâti existant, de type industriel, commercial ou agricole. Dès la conception, la société basée à Saint-Herblain a souhaité y intégrer les principes de l’open source.  « Les plans seront gratuitement accessibles, ainsi que les notes de conception, précise Sylvain Louarn, responsable technique. Les modules seront reproductibles sur simple acceptation d’un accord de licence. »

Si Zoïdcity n’a pas vocation à devenir une usine de production de modules, souhaitant rester une société de recherche et développement, elle fournira les pièces métalliques de structure qui serviront à finaliser les assemblages et proposera différents services périphériques comme l’accompagnement, la formation et le développement de solutions spécifiques. Son ambition : « Devenir la principale solution d’aménagement du bâtiment professionnel dans les années qui viennent, affirme Sylvain Louarn. On aimerait pouvoir réaliser au moins 300 travées (module unitaire de 4 m2) par mois dès 2025. C’est assez ambitieux, mais on pense que si nous avons visé juste, ce n’est pas utopique. » Créée en mai 2023, la société de six personnes est en phase de finalisation des aspects réglementaires liés à la propriété intellectuelle et commence la commercialisation sous forme de démonstrateurs. Selon Sylvain Louarn, l’accompagnement de la Manufacturing Factory doit permettre de « monter en compétences pour sortir de nos ateliers et porter les premiers projets chez les clients ».