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Loire-Atlantique : le mix industriel vecteur de résilience

Surfant sur la diversité de son mix industriel et grâce aux « gros porteurs » de l’aéronautique et de la construction navale, la Loire-Atlantique affiche une résilience à toute épreuve : près de 5 000 projets d’embauche sont prévus sur le deuxième semestre de l’année dans le secteur alors qu’ils sont en chute libre dans les autres départements des Pays de la Loire.

Parmi les métiers les plus en tension en Loire-Atlantique, on retrouve ceux du formage de métaux : soudage, chaudronnerie, métallerie. JULIEN LUTT - ORCI

Si l’industrie (hors agroalimentaire) est le premier employeur de Loire-Atlantique avec 69 600 salariés, qu’en est-il des intentions de recrutement de ses acteurs ? C’est la question à laquelle répond chaque année en novembre l’Observatoire régional des compétences industrielles (Orci) à travers son enquête sur les projets de recrutement des 3 200 entreprises industrielles des Pays de la Loire.


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Damien Le Mancq, chargé de mission de l’Orci, en a livré les grands enseignements de l’édition 2024 : « Près de la moitié des entreprises en Loire-Atlantique projettent de recruter sur le second semestre de l’année. Un chiffre qui représente 4 900 projets d’embauche, soit +2 % sur un an, quand les autres territoires de la région sont en chute libre de -35 à -52 %. Cela démontre la forte résilience de l’industrie de Loire-Atlantique par rapport à ses voisins. Une tendance qui s’explique par la diversité du mix industriel dans le département, mais également par la présence de gros porteurs, qui sont l’aéronautique et la construction navale. »

Près d’un recrutement sur deux prévu dans Nantes Métropole

Sur ces 4 900 projets de recrutement, 2 400 sont prévus dans Nantes Métropole, où les recrutements sont en forte hausse (+55 % sur un an), 1 800 sur le bassin nazairien (chiffre stable) et 700 sur la zone Ancenis-Chateaubriant (-50 % sur un an).

En termes de catégories socioprofessionnelles, 67 % des embauches sont prévues sur des postes d’opérateurs (3 230 projets, +19 % sur un an), 19 % sur des postes de techniciens supérieurs et agents de maîtrise, 7 % sur des fonctions d’ingénieurs et 7 % dans le support.

Par famille de métiers, ce sont actuellement les opérateurs de montage et assemblage mécanique les plus recherchés (820 projets), devant le formage des métaux (520 projets) et l’usinage (280 projets). « Parmi les autres métiers qui recrutent beaucoup, il y a ceux de l’électricité et l’électronique (630 projets) et de la maintenance industrielle (380 métiers) », précise Damien le Mancq.

L’étude de l’Orci permet également d’identifier le top 10 des métiers qui recrutent le plus dans chaque territoire. « Sur le bassin nazairien et le Pays de Retz », poursuit le chargé de mission, « ce sont les postes de monteur assembleur mécanique (435 projets) qui sont les plus recherchés, devant le formage des métaux (250 projets) et les monteurs-câbleurs (185 projets). » Dans le pays d’Ancenis et de Châteaubriant, ce sont au contraire les usineurs (75 projets), les opérateurs polyvalents (70 projets) et les conducteurs de ligne (65 projets) qui constituent le top 3.

Autre élément clé de l’enquête : « Deux projets de recrutement sur trois prévus sont en CDI (+6 % sur un an), 26 % en intérim, 6 % en apprentissage et 4 % en CDD. On propose donc majoritairement des métiers durables dans l’industrie en Loire-Atlantique et cette tendance concerne tous types de postes. »

Les difficultés de recrutement dégringolent

Quant aux difficultés de recrutement identifiées, « c’est une année particulière », note Damien Le Mancq, « car elles sont en baisse de 30 points sur un an ». Seuls 36 % de projets sont jugés « très difficiles à réaliser » par les entreprises, la majorité des projets de recrutement étant portés par de très grosses structures comme les Chantiers de l’Atlantique, Naval Group ou Airbus. « Ces locomotives de l’industrie ligérienne connaissent en général moins de difficultés à attirer des candidats que les petites entreprises », analyse le spécialiste.

L’enquête de l’Orci permet enfin de mettre en lumière les métiers en tension : « On va notamment retrouver ceux du formage des métaux : chaudronnerie, soudage, serrurerie, métallerie avec 600 projets de recrutement, dont 55 % jugés très difficiles. Mais aussi ceux de la maintenance industrielle, de l’usinage et depuis cette année du contrôle qualité. »

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