Couverture du journal du 02/07/2025 Le nouveau magazine

« Pourquoi faudrait-il n’avoir qu’une seule casquette ? »

Il fait partie de ceux à qui l’on attribue le qualificatif de « slasheur, parce qu’il jongle avec plusieurs activités. Si certains subissent cet état, Vincent Chauveau a la chance d’en avoir fait un choix de vie. Entretien avec un homme qui revendique sa complexité.

Vincent CHAUVEAU - © Benjamin LACHENAL

Vous êtes notaire, sculpteur et, depuis peu, créateur d’un jeu de société. Le terme de slasheur vous convient-il ?

C’est une cliente de l’étude qui m’a appelé ainsi pour la première fois. Je continue d’être notaire, mais je développe d’autres cordes à mon arc car je suis persuadé que l’on peut avoir plusieurs métiers. Mais j’observe que cela en trouble beaucoup. Certains me disent par exemple : « Vous n’êtes pas notaire, vous êtes sculpteur » : ça peut être vexant. 

Je me sens notaire et sculpteur et créateur de jeu et père… pourquoi faudrait-il n’avoir qu’une seule casquette ?  Pour moi, être slasheur, ça ne veut pas dire faire moins bien ce que l’on sait faire, c’est se mettre en danger par rapport à une étiquette que les autres veulent vous coller. On est dans une société du changement, mais il fait peur. Je trouve que, de manière générale, on s’interdit beaucoup de choses. De mon côté, je pars du principe que lorsque ce n’est pas interdit, c’est qu’on peut le faire. 

Quel a été votre parcours ?

J’ai toujours été très actif. Enfant, je faisais de la piscine, du foot, du judo, du tennis… Mes parents disaient qu’il fallait m’occuper. 

Fils…