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La Roche-sur-Yon lance son projet de nouvelle station d’épuration

La signature a eu lieu ce mardi 21 mai dans les anciennes écuries des Oudairies, à La Roche-sur-Yon. Luc Bouard, président de l’agglomération yonnaise, et Arnaud Bazire, directeur général de Suez Eau France, ont officialisé le projet de construction de la future station d’épuration au sud de la ville. L’équipement remplacera l’actuelle usine à l’horizon 2027.

La future station d'épuration de La Roche-sur-Yon Agglomération doit voir le jour d'ici à fin 2027. Photo Suez - Pelleau et Associés - Hiboo

En service depuis 1973, la station d’épuration de Moulin-Grimaud est aujourd’hui vieillissante et ne permet plus d’assurer une qualité optimale du service public d’assainissement. Depuis 2019, l’installation est d’ailleurs considérée comme non conforme par les services de l’État. Malgré la réalisation de travaux il y a deux ans, en période de fortes pluies, d’importantes quantités d’eaux usées continuent de se déverser dans l’Yon, entraînant une pollution du milieu naturel. Les élus de l’agglomération de La Roche-sur-Yon ont ainsi décidé de passer à la vitesse supérieure avec la construction d’une toute nouvelle usine de traitement des eaux. Celle-ci doit voir le jour fin 2027 sur la zone d’activité Belle-Place, à proximité du site de Moulin-Grimaud, qui lui sera rendu à la nature. Le coup d’envoi des travaux est programmé au cours du dernier trimestre 2025.

Investissement sans précédent pour la collectivité

Adopté lors du conseil communautaire du 26 mars dernier, le projet est évalué à 100,9 M€ : un peu plus de 80 M€ pour la construction et plus de 20 M€ pour l’exploitation. Un investissement sans précédent pour la collectivité qui justifie la dépense en mettant en avant la fiabilité et la performance de l’équipement. La nouvelle installation, qui traitera les eaux usées de trois communes (La Roche-sur-Yon, Aubigny-les-Clouzeaux et Mouilleron-le-Captif), doit ainsi répondre aux besoins à venir des résidents de La Roche-sur-Yon Agglomération avec une capacité pouvant atteindre 120 000 équivalent habitants (contre 83 300 aujourd’hui). À terme, sa conception permettra même d’étendre sa capacité à 160 000.

Haute qualité environnementale et sobriété énergétique

Cette future usine se veut performante et de haute qualité environnementale. Elle éliminera tous types de polluants y compris les microplastiques, traitera les sables, la qualité de l’air, tout en valorisant l’énergie des boues d’épuration et en générant de nouvelles sources d’énergies renouvelables (biométhane, solaire, électricité verte). L’agglomération annonce des performances de traitement des eaux supérieures aux normes sanitaires avec près de 90 % des microplastiques éliminés par la station.

Dans le même temps, la collectivité promet une installation exemplaire en matière énergétique. Dotée de technologies éprouvées et sobres en matière de consommation, elle permettra une valorisation énergétique optimale des boues issues de l’épuration des eaux usées, grâce à une unité de méthanisation. Le biométhane produit fournira jusqu’à 4 800 MWh, équivalent à la consommation de deux mille foyers. Le potentiel énergétique complémentaire des boues séchées sera valorisé par un équipement qui sera construit sur le site. L’objectif est d’apporter la chaleur nécessaire au fonctionnement du process, ainsi qu’au chauffage des bâtiments. 2 100 m² de panneaux photovoltaïques et une turbine sur l’eau traitée produiront également jusqu’à 370 MWh par an, autant d’énergie qui ne sera pas prélevée dans le réseau d’électricité, soit l’équivalent de 120 foyers.

StationEpuration

Le 21 mai, Luc Bouard, président de La Roche-sur-Yon Agglomération et Arnaud Bazire, directeur général de Suez Eau France, ont signé le contrat officialisant la construction d’une nouvelle usine de traitement des eaux.
Photo La Roche-sur-Yon Agglomération

Une vitrine pédagogique inscrite dans la topographie du lieu

La Roche-sur-Yon Agglomération a tenu à intégrer le projet au cœur de l’environnement afin de préserver au maximum la biodiversité. Les bâtiments, construits à partir de matériaux écoresponsables, n’occuperont que 50 % du nouveau site. Un soin particulier a été apporté à l’architecture et à l’aménagement paysager dans l’optique d’inscrire l’installation dans la topographie du lieu.

La future station d’épuration sera également conçue comme une véritable vitrine pédagogique. Elle sera aménagée pour accueillir le public et sensibiliser les plus jeunes aux enjeux de la transition écologique. Les visiteurs pourront alors découvrir les coulisses du traitement de l’eau et explorer la biodiversité du site.

 

Le calendrier prévisionnel du projet :

Juin 2024 : Dépôt du dossier réglementaire, première réunion du comité de suivi du projet et réunion publique

Novembre 2025 : Obtention de l’arrêté et début des travaux

Novembre 2027 : Mise en service

Chiffres clés :

Capacité : 120 000 équivalent habitants (extensible à 160 000)

Production d’énergie verte : 5 170 MWh/an

Montant global du marché de conception – construction – exploitation : 100 922 060 €, dont 79 980 100 € de travaux.