C’est l’une des plus anciennes zones d’activités de La Roche-sur-Yon. Un secteur de 14 hectares tombé progressivement en friche depuis le début des années 2000 avec les départs successifs de plusieurs activités vers la périphérie. Situé au nord de La Roche-sur-Yon, le long de la route de Nantes, le quartier Sully est un immense corridor urbain sans logement, encore animé par des commerces dynamiques. La voiture y est reine.
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Dans ce vaste périmètre, à la fois proche du centre-ville et du centre commercial des Flâneries, la municipalité envisage de redessiner une entrée de ville plus attrayante, tenant davantage compte à la fois des enjeux de transition écologique et des besoins en logements des habitants. Cette requalification d’ampleur devrait s’achever d’ici une bonne quinzaine d’années, à l’horizon 2040. Pour l’heure, la phase de concertation publique est sur le point de s’achever. Quant à la création d’une Zone d’aménagement concertée (Zac), elle est annoncée pour la fin de cette année. La première friche industrielle sera rasée au premier semestre 2025.
La place Jacquard : un axe névralgique
Le projet Sully se divise en trois îlots. Deux s’étendent le long du boulevard Sully : côté nord, des Vergers de Vendée à l’hôtel Sully, et côté sud, des anciens emplacements des Tissus du Renard et de Bureau-Vallée à la salle omnisports, en passant par le stade Jules-Ladoumègue. De l’autre côté de la route de Nantes, la troisième et dernière zone borde les boulangeries Sicard et Le Labo.
Au cœur du quartier, un axe névralgique : le croisement entre la route de Nantes et les boulevards Sully et d’Eyleau. « C’est sans doute l’un des points les plus importants du projet. C’est un carrefour très routier et très généreux en termes d’emprise publique », souligne Frédéric Sachot, chargé d’études en urbanisme pour la collectivité. « L’idée est d’en faire un point d’entrée sur le centre-ville en le transformant en place urbaine. La place Jacquard sera un lieu de vie pensé pour les piétons et les déplacements à vélo. À l’ouest de la route de Nantes, le long du boulevard Sully, six cents logements y seront construits. Ils comprendront des rez-de-chaussée actifs accueillant des commerces et bureaux. »
Dans un contexte de réchauffement climatique, une attention particulière est également portée à la qualité environnementale des bâtiments. « L’architecte devra concevoir des logements plus fins, double orientés pour permettre une ventilation naturelle. Sur la place, il y aura aussi des îlots de fraîcheur », précise le chargé d’études.
Si le schéma de voiries n’est à ce jour pas encore calé, « c’est un quartier où l’on ne doit pas voir la voiture », promet Pierre Lefebvre, l’adjoint à l’urbanisme. « Il y aura un parking silo, pas un souterrain car d’après les premiers sondages du sol, la nappe phréatique est quand même assez proche. Ce parking, qui ne sera donc pas visible de la rue, sera connecté au service de transport en commun Impulsyon. » En effet, l’un des enjeux est d’éviter que ce futur quartier ne soit une enclave par rapport au reste de la ville. « Nous veillerons à vraiment faire le lien avec les quartiers voisins de La Garenne et de Jean-Yole. Le futur quartier Sully doit être un fer-de-lance pour redonner de la qualité de vie à tout un secteur », assure l’adjoint à l’urbanisme.
Un mail sportif et verdoyant
D’où la volonté d’en faire plus qu’un simple quartier d’habitation. « Sully sera construit autour du sport », précise Frédéric Sachot. « D’un côté, le sport académique (athlétisme, handball…) qui s’appuiera sur des infrastructures existantes comme la salle omnisports et le stade Ladoumègue dont la piste d’athlétisme en cours de rénovation. De l’autre, le sport en libre accès pour tous avec un parcours santé, des équipements fitness… » La reconversion des anciens entrepôts frigorifiques en espace de loisirs à destination des familles complète le tableau. Avec 7 000 m² de surface au plancher et une hauteur sous plafond de douze mètres, le site offre en effet de belles perspectives sur plusieurs niveaux. Bowling, karting ou escalade, il faudra patienter encore un peu pour connaître le nouveau visage de ce bâtiment emblématique de la zone.
La collectivité envisage, par ailleurs, de regrouper dans le quartier les activités en lien avec la médecine du sport. Le tout s’ancrera dans un écrin de verdure, pour l’instant difficile à imaginer, de l’aveu même de Pierre Lefebvre. « Il s’appuiera sur un petit boisement au pied de l’hôtel Sully aujourd’hui complètement en friche. Demain, ce sera un parc urbain d’1,7 hectare », détaille l’adjoint à l’urbanisme. Au total, ce sont près de trois hectares d’espaces verts qui embelliront le quartier.
La pointe Sully rasée en 2025
La première friche à entamer cette métamorphose, c’est celle située sur les anciens emplacements des Tissus du Renard et de Bureau-Vallée. Une parcelle d’environ un hectare comprenant 5 000 m² de bâtiments et d’anciens hangars.
En mars 2020, la Ville a signé une convention avec l’Établissement public foncier (EPF) de Vendée. La mission de cet établissement public d’État : acquérir le foncier pour le compte d’une collectivité, déconstruire et dépolluer le terrain, pour, in fine, le revendre à la collectivité ou à un promoteur en vue de son aménagement. Pour le projet Sully, l’enveloppe globale s’élève à 20 millions d’euros pour l’EPF Vendée. « C’est notre plus grosse opération », reconnaît Thomas Welsh, son directeur.
Après l’acquisition de cette parcelle en 2022 pour un montant de 2,6 millions d’euros, l’EPF a procédé au printemps dernier à la déconnexion des réseaux et à plusieurs diagnostics (amiante et pollution des sols). L’appel d’offres pour trouver les entreprises chargées de la démolition se déroulera entre décembre et février. Les premiers coups de pioche seront donnés en avril 2025 pour une livraison du chantier à l’été 2025. Coût de ces travaux de démolition et dépollution : 500 000 euros.
La seconde phase pourra alors démarrer. Il s’agit de l’îlot entre les Vergers de Vendée et l’hôtel Sully. Dans un premier temps, il s’agira de redonner vie à la friche Sofrica, une parcelle de plus d’un hectare acquise pour 3 millions d’euros, et d’en faire une aire dédiée aux sports loisirs en famille. Projet et calendrier sont en cours d’élaboration. Rien ne devrait se lancer avant 2026-2027. Actuellement, une partie du site sert d’espaces de stockage pour la Ville et les Tissus du Renard.