Couverture du journal du 19/04/2024 Le nouveau magazine

« La région Pays de la Loire est pionnière sur le tourisme d’entreprise »

L’association "Visitez nos entreprises" fête ses 20 ans cette année. Son président, Julien Goudeau, élu en 2008, évoque pour nous ses succès et ses défis.

Les Chantiers De L'Atlantique © Vincent Bauza Photographe

Quel bilan tirez-vous de ces vingt ans d’existence ?

Notre satisfaction est entière car, chaque année, nos partenaires que sont la Région et la CCI Pays de la Loire nous renouvellent leur confiance. Nous avons la chance d’ailleurs que la Région ait été pionnière dans ce domaine, en comprenant que le tourisme d’entreprise faisait partie du soutien au dynamisme économique. Notre association est toujours unique en France. Par ailleurs, les offices de tourisme sont de plus en plus mobilisés pour ce tourisme de savoir-faire. Encore hier (lundi 8 février, NDLR), nous avons signé une convention de partenariat avec l’office du tourisme du Marais poitevin, il y a quelques jours avec Destination Angers… Tous s’accordent à dire que l’enjeu est important.

 

Combien d’entreprises sont membres de l’association à ce jour ?

Nous comptons 60 adhérents. Cela peut vous sembler peu en vingt ans d’existence. Il est vrai qu’on a connu, à un moment donné, une baisse d’intérêt, peut-être liée à la crise économique démarrée en 2008. Mais nous enregistrons environ cinq nouvelles entreprises chaque année en moyenne. Quatre nous ont déjà rejoint depuis le début de cette année (Arc en Ciel 2034 à Couëron et Brasserie Aerofab à Sautron, pour la Loire-Atlantique). C’est encourageant.

 

Comment fonctionne votre association ?

C’est une toute petite structure avec une seule salariée, Anne-Marie Vallée, qui anime le réseau et accompagne nos membres à l’accueil du public. Avec un diagnostic, des conseils personnalisés… Pour obtenir le label Qualité Tourisme également. Chaque entreprise membre paye une cotisation annuelle, dont le montant dépend de la taille de la société. C’est la seule participation financière que nous leur demandons. Nous recevons un soutien financier de la Région, dont 35 000 € de subvention annuelle. Ensuite, c’est l’entreprise qui décide de faire payer ou pas ses visites. Nous avons un cahier des charges qui permet de valider l’adhésion au réseau. C’est un gage de qualité de l’accueil.

Nous sommes avant tout un réseau porté par ses membres bénévoles. Nous organisons régulièrement des échanges entre entreprises, des ateliers, en ce moment en visio, pour partager nos expériences ou encore sur l’accueil des scolaires.

 

Quel type d’entreprises peut vous rejoindre ?

Nous accueillons toute entreprise qui a envie d’ouvrir ses portes. Et nous n’imposons rien en termes de fréquence de visite ou de tarif. L’objectif premier est la qualité de la prestation. Si une entreprise choisit d’organiser une visite une fois par mois et que c’est réalisé de manière pro, c’est déjà bien.

Car l’accueil du public est un métier. Pour certains membres comme Cointreau, cela fait partie de leur histoire. D’autres n’osent pas car elles n’ont pas la méthodologie justement. C’est pour ça que nous sommes là.

 

Avez-vous observé des retombées économiques pour vos membres ?

Une enquête est en cours pour analyser ces retombées. Pour une partie d’entre eux, il y en a clairement car leur objectif est de développer la vente directe (alimentaire, vins et spiritueux…). Pour d’autres, leur intérêt est de travailler leur image, communiquer mais aussi mettre en avant des savoir-faire, des métiers. Cela peut être intéressant pour les entreprises qui ont du mal à recruter. Faire visiter peut susciter des vocations. Nous avons d’ailleurs un partenariat avec le rectorat et l’Académie pour accueillir des lycéens. J’ai pu constater aussi que des personnes en reconversion participaient à ces visites pour se renseigner. Pour d’autres, telles Suez ou EDF – quoique peut-être dans une moindre mesure aujourd’hui – il s’agit surtout de faire de la pédagogie à destination des consommateurs.

 

Comment vivez-vous la crise sanitaire ?

Tout est quasi au point mort. Certaines entreprises font le choix de ne pas accueillir de public pour protéger leurs salariés. Parfois c’est imposé, comme dans mon entreprise (Caves Ackerman, NDLR). Nous sommes assimilés à un musée donc ouvrir au public nous est interdit administrativement. La fréquentation a considérablement diminué en 2020. Nous avons accueilli 200 000 visiteurs contre près de 500 000 d’habitude. Les sites ont été fermés pendant le premier confinement et la reprise a été timide en mai-juin. Mais le succès a été au rendez-vous ensuite. On constate un intérêt grandissant du public pour cette activité de proximité destinée aussi bien aux touristes qu’à la population locale. D’autant qu’on parle de plus en plus de « locatourisme ». Notre action fait sens dans une actualité traversée par l’engouement pour les circuits courts, le souci de transparence de la production…

 

Quels sont les enjeux pour vous dans les prochains mois ?

Encourager les entreprises à rouvrir leurs portes dès qu’elles le peuvent. Même si nous savons que certaines auront d’autres priorités. Par ailleurs, pour les 20 ans de l’association, nous espérons donner un nouveau coup de projecteur sur ces entreprises. Un guide plus complet va paraître le 1er mars. Nous voulons aussi relancer notre événement des Journées régionales de la visite d’entreprise, en octobre, auxquelles les sociétés non membres peuvent prendre part. En effet, le nombre de participants l’année dernière a été décevant : 160 entreprises contre 226 en 2019 ; alors que leur nombre était en croissance constante depuis 2016. De même pour les visiteurs : 4 500 en 2020 contre 7 500 en 2019. Nous travaillons aussi à une exposition itinérante de photos, qui pourrait être virtuelle au vu de la situation.

 

https://www.visiteznosentreprises.com/

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