L’Observatoire régional des compétences industrielles (Orci) des Pays de la Loire a publié son étude sur les projets de recrutement des 3 200 entreprises de l’inter-industrie des Pays de la Loire. Pour ce second semestre 2024, en Vendée, les intentions d’embauches sont en forte baisse (-53 % sur un an) avec 1 400 projets de recrutement, dont 720 dans la métallurgie. Seulement quatre établissements sur dix envisagent de recruter. La métallurgie concentre la moitié des projets mais un dynamisme est remarqué dans les industries électriques et gazières. Un contexte défavorable en trompe-l’œil et à relativiser pour Benjamin Traché, secrétaire général de l’Union des industries métallurgiques de la Vendée (UIMV) : « L’industrie s’inscrit dans le temps long. Si l’activité est actuellement ralentie, les besoins en recrutement vont s’accentuer. »
Lire aussi
Loire-Atlantique : le mix industriel vecteur de résilience
Car malgré un ralentissement conjoncturel, les besoins structurels restent multiples. L’enquête de l’Orci permet d’identifier les postes qui recrutent. « Les métiers de formage des métaux – chaudronnerie, soudage et serrurerie-métallerie – sont particulièrement recherchés dans tout le département (180 projets). Sur le bassin allant des Herbiers-Montaigu à Fontenay-le-Comte, on note un besoin accru pour des postes d’usineurs (105 projets) et conducteurs de ligne (55 projets). Du côté de La Roche-sur-Yon, on est plutôt sur le travail du bois et menuiserie ; ainsi que les couturières (60 projets chacun). À l’inverse de l’est du département, les postes d’usineurs ne représentent que 30 projets », détaille Damien Le Mancq, chargé de mission à l’Orci. L’ouest de la Vendée, tourné vers le littoral, présente peu de projets de recrutement. L’ensemble de ces postes reste relativement en tension d’une année sur l’autre.
Plus de 50 % des projets de recrutement jugés difficiles
En termes de catégorie socioprofessionnelle, 69 % des embauches s’orientent vers des opérateurs (usineurs, soudeurs, chaudronniers, monteurs-assembleurs) ; 18 % sur des postes de techniciens supérieurs et agents de maîtrises ; 9 % sur des fonctions support et 4 % des projets d’ingénieurs. « Les postes proposés dans l’industrie de la métallurgie sont des postes en CDI. Il y a une durabilité de l’emploi qui est très forte puisque sept projets de recrutement sur dix sont des postes pérennes : 71 % en CDI (hausse d’un point), 18 % en intérim, 8 % en CDD et 3 % en contrat professionnel et apprentissage », indique Damien Le Mancq. Autre indicateur important en Vendée, la part des difficultés de recrutement. « Le constat est clair avec un projet sur deux jugés difficiles. Un taux en nette baisse sur un an (-13 points) mais cela reste relativement élevé. »
Des besoins importants à l’horizon 2030-2035
« Malgré nos objectifs, et l’investissement vers de nouveaux outils, la principale limite dans notre développement reste la main-d’œuvre », concède Thomas Cantin, dirigeant de l’entreprise Cantin (35 salariés), à La Chaize-le-Vicomte. Et pour cause, l’industrie vendéenne fait face à plusieurs défis, notamment l’enjeu démographique avec le vieillissement et la baisse annoncée de la population active. « Dans dix à quinze ans, près de 30 % des salariés de la métallurgie arriveront en fin de carrière. » Mécaniquement, les besoins des entreprises augmenteront mais restent difficiles à pourvoir avec des qualifications toujours plus importantes. Plus de 60 % des projets de recrutement nécessitent une formation spécifique et de l’expérience. À titre d’exemple, 56 % des projets de recrutement d’opérateurs requièrent une formation propre, cela s’élève à 97 % pour les techniciens.
La promotion des métiers apparaît donc comme un enjeu crucial pour préparer l’avenir de la filière industrielle autour du triptyque : attirer (jeunes générations), former (apprentissage) et fidéliser (politique RH et environnement de travail). L’Union des industries métallurgiques de la Vendée s’y attelle en coopérant avec les établissements scolaires, centres de formation et entreprises.