L’évolution est engagée depuis quelques temps. Les promoteurs immobiliers ont été les premiers à saisir les changements profonds opérés. L’attention portée au bien-être au travail, le développement du flex office, du coworking, des espaces partagés, le besoin d’espaces de respiration, ont amené des conceptions nouvelles. À cela s’ajoute l’irruption du télétravail qui bouscule la donne tout en amenant à s’interroger sur l’avenir d’une telle situation.
LA QUALITÉ DE L’ESPACE DE TRAVAIL
Dans le même temps, à Nantes la demande globale d’espaces dans des immeubles neufs, situés en centre-ville, Île de Nantes ou quartier Malakoff-Pré Gauchet, a amené une raréfaction de l’offre. « Le recul des mètres carrés placés en 2020 s’explique surtout par le manque de biens neufs disponibles sur le marché et cela ne va pas aller en s’améliorant puisque l’on manque de projets. On va le payer dans les trois à quatre ans à venir », soutient ainsi Christine Serra, présidente du Club Immobilier Nantes Atlantique (Cina).
Parallèlement, de très belles opérations de bureaux voient le jour à l’ouest de l’agglomération, comme Odyssea, l’immeuble signal dessiné par l’architecte Jean-François Enet (EBEN architecture) et réalisé par le groupe Prymalis, promoteur nantais qui, pour son premier dossier en tertiaire, signe un coup de maître. Il accueillera sur 1 650 m2, le siège du groupe Lacroix et, au-rez-de-chaussée, sur 360 m2, la plus importante agence Plaza Immobilier de France. La Mondiale occupera 650 m2 et Fle-Office y a pris 1 685 m2. « Ce secteur à l’ouest de Nantes sur la commune de Saint-Herblain est en grande évolution. J’y visais la réalisation d’un bâtiment intemporel, emblématique vu sa situation privilégiée. La conception des immeubles de bureaux a changé, on retrouve des terrasses, des rooftop. La qualité de vie dans son espace de travail est prioritaire : nous devons créer de nouveaux espaces », confie Laurent Moreau, patron du groupe Primalys.
Ce dernier a mis un point d’honneur à superviser l’aménagement d’un jardin connecté plein sud qui dispose, cerise sur le gâteau, d’un terrain de pétanque.
DES IMMEUBLES « SIGNATURES »
À une encablure de l’immeuble Odyssea, se tient Oxane, un autre immeuble Haute qualité environnementale livré en septembre dernier. Dominant le périphérique avec ses jeux de volumes, il ne passe pas inaperçu. Lui aussi est une « signature ». Construit par le groupe Duval à un emplacement stratégique, il est relié au boulevard Charles-Gautier qui est en train de finir sa mue, comptant déjà plus de 112 000 m2 de logements, bureaux et un pôle santé important. L’immeuble de 7 200 m2 en R+8 dessiné par l’agence Sud Architectes joue avec les volumes, avec un étage de rupture bordé d’une terrasse offrant une vue panoramique à 360°. « Des espaces connectés et mutualisés ont été imaginés en rez-de-chaussée, créant ainsi des espaces de convivialité et de détente », précise Clerville, en charge de la commercialisation des lieux.
À l’opposé dans l’agglomération, sur le site d’Euronantes (Malakoff-Pré Gauchet), un autre immeuble « signature », représentatif de cette nouvelle vague, est en cours de réalisation sur le site de l’Îlot 3D, pour abriter le siège du promoteur nantais Bati-Nantes et ETPO, les deux maîtres d’ouvrage. Signé par l’agence d’architecture Barré-Lambot, à la pointe ouest du mail Picasso, cet immeuble de bureaux en R+9 joue sur le verre, matériau unique qui enveloppe l’ensemble d’un premier manteau. « Le verre protège et organise l’ensemble des balcons ou jardins d’hiver qui prennent place en périphérie du bâtiment sur les façades sud et ouest où la paroi est dédoublée. L’immeuble est ouvert et largement vitré, tempéré par la mise en place d’une double façade habitée et végétalisée. Cette double façade est conçue comme un espace en plus prolongeant l’espace du bureau sur l’extérieur par la mise en place de jardins d’hiver conçus comme de véritables serres thermiques », expliquent les architectes. Une illustration parfaite de cette nouvelle conception, où le bureau est prolongé par des espaces « extérieurs ».