Couverture du journal du 26/04/2024 Le nouveau magazine

En Vendée, le ralentissement se confirme

Selon la dernière enquête de conjoncture de la CCI Vendée, menée en janvier 2024 (844 répondants), la tendance au ralentissement de l’activité se confirme. 39 % des chefs d’entreprise indiquent une baisse de leur chiffre d’affaires sur les trois derniers mois de 2023.

De gauche à droite : Pascal Rousselot, président de la FFB Vendée, Alain Dombek, co-président de l'Uka, Thierry Liégeon, président de l'UIMV, Arnaud Ringeard, président de la CCI Vendée © Alexandrine Douet - IJ

« L’activité, en surchauffe en 2021 et 2022, liée au redémarrage post-Covid, a amorcé en 2023 une phase d’atterrissage, confirme Arnaud Ringeard, président de la CCI Vendée. Cependant, nous avons eu une fin d’année meilleure que prévue pour les secteurs de l’industrie et du BTP. »

« Nous craignons de voir de nombreuses entreprises en difficulté ces prochains mois. »

Pour 2024, les prévisions d’activité sont globalement à la baisse pour l’ensemble des secteurs. Inquiétude notamment pour le secteur du BTP. « Si le secteur de la rénovation se porte bien, le logement neuf est lui en récession. En cause : la fin du PTZ (prêt à taux zéro), la hausse des taux ou encore l’augmentation des prix des matériaux, estime Pascal Roussel, président de la Fédération du bâtiment de Vendée. La crise du logement, que nous avons commencé à ressentir il y a un an, est aujourd’hui une réalité. Nous craignons de voir de nombreuses entreprises en difficulté ces prochains mois. Désormais, nos espoirs se portent tout particulièrement sur l’engagement des bailleurs sociaux à construire 1 500 logements cette année. »

Les entreprises industrielles vendéennes s’attendent, elles aussi, à vivre une année compliquée. « Nous tablons sur un recul de 4 % du chiffre d’affaires global, précise Thierry Liégeon, président de l’UIMV (syndicat professionnel de la métallurgie de Vendée), avec des disparités selon les filières. Dans le machinisme agricole, certaines de nos entreprises enregistrent déjà un recul de 50 % de leur CA. On commence également à observer un ralentissement d’activité pour le nautisme et l’agroalimentaire (avec, à la clé, des investissements en baisse pour cette année), ainsi que des difficultés pour les entreprises travaillant directement ou indirectement avec le BTP. À l’inverse, l’aéronautique, l’armement et l’industrie pharmaceutique tirent leur épingle du jeu. »

La situation du commerce reste préoccupante

Le secteur du commerce est lui toujours à la peine, 49 % des professionnels considérant leur situation de trésorerie tendue ou très tendue. 45 % indiquent un chiffre d’affaires en baisse, et les soldes d’hiver n’ont pas inversé cette tendance. « Aujourd’hui, les soldes ne fonctionnent plus, en raison notamment de la multiplication des périodes de promotion durant toute l’année. Entre les nouveaux modes de consommation, la hausse des coûts de l’énergie et l’inflation, les commerçants sont confrontés, depuis le Covid, à une série de bouleversements auxquels ils n’étaient pas préparés, commente Alain Dombek, co-président de l’Uka, la Fédération vendéenne des unions commerciales et artisanales. Une réaction est nécessaire pour éviter de faire grimper encore la courbe des dépôts de bilan. »

Recul de l’intérim

Dans ce contexte, la situation de l’emploi permanent reste stable : 87 % des entreprises souhaitent maintenir ou augmenter leur effectif permanent dans les prochains mois. En revanche, CDD et intérim continuent d’être des variables d’ajustement. Au dernier trimestre 2023, 28 % des entreprises précisent avoir réduit leurs effectifs en CDD/intérim, observation encore plus marquée pour l’industrie (41 %). Le dernier rapport de l’OESTV (Observatoire économique social et territorial de la Vendée) confirme la tendance et annonce un fort recul du niveau de l’intérim sur un an dans le département : -7,9 % entre septembre 2022 et septembre 2023.