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Le secteur bancaire, pilier de l’économie régionale

Employant 15 300 personnes en Pays de la Loire, les banques régionales sont au cœur de l’économie locale et de la relance puisqu’elles financent investissements et projets du territoire. Un rôle qui va au-delà, puisqu’elles accompagnent également les transitions de la société.

secteur bancaire, La Baule

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Nées dans la région entre la fin XIXe et le début du XXe siècle, les banques possèdent une parfaite connaissance du tissu économique, du monde des entreprises et des acteurs des Pays de la Loire en général. Elles contribuent à irriguer la vie économique, qu’il s’agisse de zones urbaines ou rurales, dans une relation de proximité avec leurs clients. « Notre métier de banquier régional, c’est avant tout d’accompagner en toute sécurité les projets de nos clients dans leur réalisation, qu’il s’agisse d’entreprises ou de particuliers », confirme Nicole Gourmelon, présidente régionale de la Fédération bancaire française (FBF).

Au cœur des territoires dont elles connaissent les particularités, les besoins et les enjeux, les quelque 1 500 agences bancaires des Pays de la Loire sont donc des moteurs de l’économie locale suivant plusieurs axes. D’abord, par le soutien à l’économie locale puisque les banques la financent via le crédit (129,5 Mds€ d’encours à fin 2021). Ces crédits concernent l’habitat (66,3 Mds€) comme l’équipement et la trésorerie des entreprises (47,5 Mds€). Les banques contribuent également à des fonds régionaux et encouragent l’innovation.

Le secteur accompagne également indirectement les entrepreneurs en soutenant des associations d’aide à la création et reprise d’entreprises comme Réseau Entreprendre Atlantique ou en menant des actions avec les organismes consulaires. C’est par exemple le cas du plan d’action régional pour l’entrepreneuriat des femmes signé par BNP Paribas et la Caisse d’Épargne Bretagne Pays de la Loire.

Le secteur est enfin un appui précieux aux universités et aux écoles : l’émergence de filières d’excellence est favorisée par le financement bancaire, des fonds de dotation et des contributions aux manifestations et initiatives étudiantes : prêts, bourses…

UN SECTEUR IMPORTANT EN TERMES D’EMPLOI

Fin 2021, le secteur bancaire employait 15 300 salariés (15 200 un an plus tôt) et comptait 1 476 agences, dont 521 en Loire-Atlantique (529 en 2020) et 292 en Vendée (296 en 2020). Il a recruté plus de 1 000 collaborateurs en 2021. « Le secteur emploie 59 % d’hommes pour 41 % de femmes, dont la quasi-totalité est en contrat à durée indéterminée (95 %). Près de 65 % des salariés sont cadres. C’est un secteur plutôt stable avec peu de turn-over, qui emploie néanmoins beaucoup de jeunes. Ils sont 56 % des salariés à avoir moins de 30 ans », ajoute la présidente de la FBF Pays de la Loire.

UNE ÉCONOMIE QUI SE PORTE BIEN

« Nous avons la chance d’être dans une région dynamique, tant sur le plan économique, social que démographique, poursuit Nicole Gourmelon. Son économie est hyper diversifiée, ce qui fait que, globalement, les projets et la croissance sont au rendez-vous. Aujourd’hui, l’économie des Pays de la Loire va bien et les secteurs qui pourraient être plus en difficulté sont quand même portés par la dynamique globale. D’ailleurs, les derniers chiffres des encours de crédits régionaux le prouvent. »

Leur montant se portait fin octobre 2021 à 129,5 Mds€ (121 Mds€ à fin juin 2020), dont 57 Mds€ en Loire-Atlantique et 23 Mds€ en Vendée. Sur ces 129,5 Mds€, 80,1 Mds€ sont dédiés à l’immobilier (+8,3 % sur un an), dont 66,3 Mds€ à l’habitat des particuliers (+4,9 % sur un an). Les crédits à l’équipement, qui financent les investissements des entreprises et des exploitations agricoles, représentent 35,9 Mds€ (+2,3 % sur un an). Enfin, les crédits de trésorerie, c’est-à-dire le bas de bilan, pèse 11,6 Mds€ (-8 % sur un an). « Une baisse qui n’est pas anormale compte tenu de toutes les aides mises en place par le gouvernement avec la crise sanitaire. Mais quand on voit de telles progressions sur des montants aussi conséquents et des indicateurs globalement tous en hausse, cela confirme la reprise et le dynamisme de l’économie régionale », estime celle qui est par ailleurs directrice générale du Crédit Agricole Atlantique Vendée.

Secteur bancaire

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L’ÉPARGNE EN HAUSSE

Les dépôts ont eux aussi augmenté de 6,8 % en 2021 pour atteindre 128,8 Mds€ : 54,5 Mds€ en Loire-Atlantique (dont 23 Mds€ sur les dépôts à vue et 15,3 Mds€ sur les livrets), et 23,6 Mds€ en Vendée (dont 8,1 Mds€ sur les dépôts à vue et 6,6 Mds€ sur les livrets). Les dépôts à vue (c’est-à-dire les comptes courants) représentent 48,9 Mds€ (+8,6 % sur un an) et les livrets 36 Mds€ (+12,1 % sur un an). « Un phénomène lié à l’arrivée des PGE et qui s’explique par le fait que les Ligériens ont beaucoup épargné en 2021 car ils continuent à faire preuve de prudence compte tenu du contexte sanitaire », analyse Nicole Gourmelon.

EN 2021, LE TAUX D’EMPRUNT POUR UN PRÊT IMMOBILIER EST RESTÉ TRÈS BAS ET IL L’EST ENCORE AUJOURD’HUI.

DES TAUX D’EMPRUNT TOUJOURS AUSSI ATTRACTIFS

En 2021, le taux d’emprunt pour un prêt immobilier est resté très bas (autour de 1 % sur 20 ans), et il l’est encore aujourd’hui : 1,04 % en moyenne sur 15 ans, 1,10 % sur 20 ans et 1,35 % sur 25 ans. « Un phénomène qui devrait durer car si les taux bancaires remontent, la dette des États augmentera mécaniquement. Et vu que cette dernière est déjà très importante en volume, une hausse des taux ne ferait qu’amplifier cet endettement. Pour autant si l’inflation s’installe, les taux remonteront », ajoute Nicole Gourmelon.

Même constat globalement pour les prêts aux entreprises : les taux restent globalement bas. Au troisième trimestre 2021, le taux moyen des crédits à l’équipement est en très légère hausse (1,22 % après 1,14 %). Le taux moyen des crédits de trésorerie à échéance augmente par rapport au trimestre précédent (1,46 % après 1,13 %) et revient à un niveau proche de celui observé au premier trimestre 2021.

Un rôle social et sociétal

Au-delà de l’économie locale, les banques régionales jouent un rôle sociétal et social à travers le soutien aux associations (ou leurs propres structures) d’aide aux personnes en situation de fragilité financière ou en voie d’insertion. Elles participent notamment à la distribution du microcrédit et contribuent au développement du logement social (avec Atlantique Habitations du Crédit Mutuel LACO par exemple).

Elles accompagnent également l’installation des jeunes ménages, malgré une réglementation du Haut Conseil de Sécurité Financière de plus en plus exigeante et qui au 1er janvier 2022 a durci l’accès au crédit. Les banques s’engagent enfin par le mécénat et le sponsoring dans des actions de sauvegarde et de promotion du patrimoine, et de nombreuses manifestations sportives et culturelles.

LA BANQUE, SOUTIEN PRÉCIEUX AUX ENTREPRISES

Au quotidien, les banques régionales sont aussi présentes pour les entreprises qui font face à des difficultés. « Elles travaillent main dans la main avec toutes les structures bénévoles qui accompagnent, sur le plan financier comme psychologique, les chefs d’entreprise en difficulté, comme 60 000 Rebonds. Mais également en étroite collaboration avec les CCI », précise Nicole Gourmelon.

Pendant la crise sanitaire, elles ont été d’une aide précieuse. En plus d’avoir distribué leur part des 142 Mds€ des Prêts Garantis par l’État, les banques régionales ont également largement accordé des reports d’échéances de prêt afin d’alléger la situation de trésorerie des entreprises. Dans un deuxième temps, elles ont globalement pris contact avec les commerçants, artisans et entreprises potentiellement impactés par la crise afin de recenser leurs besoins et résoudre leurs difficultés éventuelles.

LES BANQUES ACCÉLÈRENT FORTEMENT LE FINANCEMENT DES ÉNERGIES RENOUVELABLES

RÉVOLUTION NUMÉRIQUE ET PERSPECTIVES DAVENIR

Quid de l’avenir ? « Le financement de la transition numérique est un enjeu majeur pour le secteur. Accompagner la transformation des entreprises pour leur donner les moyens de rester en pointe, notamment face à la concurrence, est primordial », poursuit Nicole Gourmelon. Il en est de même selon elle pour l’accompagnement à la transition énergétique et environnementale « car ce sont les banques qui mettent en place des politiques exigeantes pour accompagner leurs clients dans leur transition ». Pour la représentante régionale de la FBF, elles sont même précurseurs dans le domaine car « elles font le nécessaire pour s’aligner le plus rapidement possible sur les objectifs des Accords de Paris de 2015 1. Les chiffres de fin 2020 montrent que le financement des entreprises impliquées dans le charbon ne représente plus que 2 Mds€, soit 0,16 % du portefeuille entreprises des banques régionales. À l’inverse, les banques accélèrent fortement le financement des énergies renouvelables : fin 2020, cela représentait 44 Mds€, soit une hausse de 68 % en quatre ans. Des chiffres qui montrent que le virage de la transition écologique est bel et bien amorcé », se réjouit la spécialiste.

Concernant les défis à relever pour le secteur bancaire régional de demain, « le principal sera de continuer à être dans le bon rythme pour accompagner nos clients dans les évolutions de la société, notamment numérique, énergétique et environnementale. Le tout bien évidemment sans laisser personne sur le bord de la route. Pour cela, l’enjeu est de réussir à offrir la digitalisation des services attendue par les consommateurs tout en conservant une présence humaine qui soit réelle en cas de besoin », conclut la présidente de la FBF régionale.

1. L’objectif principal des Accords de Paris est de réduire dans l’UE les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 40 % d’ici 2030 par rapport au niveau de 1990.

Paiement sans contact, secteur bancaire

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Les Ligériens confiants dans leurs banques

Publiés en juillet dernier, les résultats de l’étude « Les Français, leur banque, leurs attentes» montrent que 91 % des habitants des Pays de la Loire ont une bonne image de leur banque, de leur agence (90 %) et de leur conseiller (89 %). Ils sont convaincus à 77 % que les banques sont une partie de la solution de la relance économique. Pour 71 % d’entre eux, l’ouverture des agences bancaires, la présence des conseillers, ou le fait de pouvoir les joindre, a été un facteur rassurant pendant la crise sanitaire.

Cette dernière a également accéléré et pérennisé l’utilisation et la confiance dans les outils digitaux. Ils sont 97 % des habitants à consulter le site internet ou l’application de leur banque. Les Ligériens sont 87 % à trouver l’accès à distance aux services bancaires rassurant et sont 74 % à avoir confiance dans le paiement sans contact (74 %). 86 % d’entre eux estiment que la banque idéale doit laisser la possibilité à chacun de recourir à des services sur internet et en agence en fonction de leurs besoins.

Plusieurs autres tendances ressortent de l’étude : l’accélération de l’utilisation des outils digitaux, une appétence pour l’innovation bancaire, et en même temps un souhait de proximité physique. Côté attentes, les habitants de la région souhaitent principalement que leurs banques garantissent la sécurité de leurs données bancaires et les alertent en cas de mouvement suspect sur leurs comptes.

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