Avec 26,5 licences pour 100 habitants selon les derniers chiffres de l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire (Injep), dont près de 40 % de féminines, la région est la plus sportive de France au regard de la pratique en club. « C’est une force que la pratique féminine soit si importante même s’il reste du chemin à parcourir, attaque Anne Cordier, présidente du Comité régional olympique et sportif (CROS) des Pays de la Loire. Elle s’explique notamment par la démocratisation à Nantes des sports collectifs féminins et le succès des équipes professionnelles de hand, foot ou volley… La Ligue de football fait également beaucoup pour la féminisation et je suis convaincue que ce chiffre va continuer à grimper. »
Si les Pays de la Loire revendiquent un peu plus d’un million de licences sportives selon l’Injep, c’est la Mayenne qui affiche le taux le plus important (30,5 licences/100 habitants), devant la Vendée (29) et la Loire-Atlantique (29), le Maine-et-Loire (25) et la Sarthe (22,6). Ces licences se répartissent dans 10 000 clubs et établissements sportifs, qui s’appuient sur plus de 100 000 bénévoles. Pour ce qui est du sport non licencié, là encore les Ligériens sortent du lot : en 2018, 69 % ont pratiqué au moins un sport dans l’année (66 % dans la France entière) selon l’Injep. « Cette forte pratique, ce sont la diversité des activités proposées, mais aussi la couverture territoriale en clubs et en équipements qui l’expliquent, suggère la présidente du CROS. Les Ligériens peuvent en être fiers, d’autant qu’elle contribue au bien vivre dans les Pays de la Loire. »
Effectivement, avec 18 595 équipements sportifs recensés en 2017 (30 % de plus que la moyenne nationale), les Pays de la Loire sont les deuxièmes de l’Hexagone en nombre d’équipements sportifs pour 1 000 habitants (61,6), derrière le Centre Val de Loire (62,6). « Cependant, ces équipements sont globalement vieillissants, ce qui risque de poser problème à terme, surtout que l’enveloppe de l’État attribuée à cette mission est en baisse et tout sauf conséquente. Heureusement, certains territoires mettent en place des actions fortes pour inverser la tendance mais cela n’empêche qu’il faudrait globalement les rénover et donc trouver les finances nécessaires. »
UN NOUVEAU MODÈLE ÉCONOMIQUE
Preuve que le secteur est porteur, le nombre d’entreprises liées au sport a pratiquement doublé en dix ans en France. Un dynamisme qui se vérifie aussi à l’échelle des Pays de la Loire, « puisque les effectifs de la filière ont augmenté de 2 % par an ces dernières années », confirme Anne Cordier. Si l’offre de pratique sportive se diversifie et que les loisirs se professionnalisent dans la région, tout cela modifie également en profondeur le modèle économique de la filière. Désormais, le secteur marchand, notamment les entreprises individuelles, se développe plus vite que le secteur associatif. « Le secteur des auto-entrepreneurs et des micro-entreprises a effectivement explosé, constate Nicolas Burcea, à la tête de PréparAction, une entreprise d’événementiel sportif implantée à La Garnache (85).
Un phénomène qui s’explique par le fait qu’on n’a jamais véritablement valorisé le statut d’éducateur sportif : ils travaillent en horaires décalés et sont payés au Smic. On a trop tiré sur la corde salariale et leurs compétences… D’où la montée en puissance des entreprises individuelles et commerciales. » Ainsi, le poids des entreprises individuelles est passé de 25 % en 2008 à 40 % en 2015, avec 2 240 structures. Le nombre de lieux d’enseignement de disciplines sportives et de loisirs (salles de sport, fitness, escalade…) a lui aussi fortement augmenté : il atteint 1 900 établissements en 2015 dans la région (+ 940 établisseme…
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