Inflation, Brexit, crise sanitaire, réchauffement… Dans un contexte incertain, le secteur touristique a plus que jamais besoin de s’adapter aux nouvelles attentes des touristes. Mais encore faut-il les connaître ! Pour les identifier, Loire-Atlantique développement et Tourisme Bretagne ont mené l’enquête entre février et décembre 2022 auprès de 6 000 touristes dans le cadre de l’étude Reflet. « Le tourisme fait actuellement face à de nombreux défis difficilement mesurables, notamment sur l’environnement, l’hébergement, l’emploi, l’accessibilité, les conflits d’usages… Il est important de les mesurer aujourd’hui afin d’adapter l’offre touristique de demain et conforter notre futur schéma départemental tourisme responsable 2023-2028 », a confirmé Rémy Orhon, vice-président du Département au développement économique de proximité, à l’économie sociale et solidaire, au tourisme.
Une note de satisfaction globale de 8,6 sur 10
Profils, lieux d’hébergement, satisfaction, durée de séjour, choix de la destination… Autant de questions dont les résultats (1) ont été dévoilés le 20 juin dernier à Nantes dans les locaux de Loire-Atlantique développement. Premier enseignement : avec une note de satisfaction globale de 8,6 sur 10, la Loire-Atlantique est une destination appréciée du grand public. D’ailleurs, 65 % des touristes la recommandent après leur séjour. La nature, les paysages et le littoral sont les premiers motifs des touristes. Un environnement à préserver donc et pour lequel 86 % d’entre eux déclarent d’ores et déjà agir pour diminuer l’impact environnemental de leur séjour.
Parmi les autres points forts du territoire, les touristes interrogés plébiscitent le patrimoine historique (visites de villes, villages, musées et monuments historiques), la facilité à se déplacer ou encore l’accueil et les produits locaux. Si les restaurants ont également la cote auprès des touristes, les activités sportives ne sont pas en reste, à commencer par la randonnée, le vélo, la course à pied ou le trail.

De g. à dr. : Agnès Broquet (directrice tourisme durable pour Loire-Atlantique Développement), Jessica Viscard (directrice adjointe de Tourisme Bretagne), Émeline Lozevis (chargée de mission pour Loire-Atlantique Développement) et Rémy Orhon (vice-président du Département au tourisme). ©IJ
74 % des touristes accueillis en dehors de l’été
Autre élément phare qui ressort de l’enquête, la Loire-Atlantique est une terre d’attache : « On y vient en famille, on y retrouve des amis et près de 85 % des touristes y sont déjà venus, résume Émeline Lozevis, chargée de mission observation touristique pour Loire-Atlantique développement. Et pas qu’en période estivale puisque 38 % des touristes la fréquentent au printemps et à l’automne, alors que 36 % viennent hors saison. »
Enfin, avec 2 100 km d’itinéraires vélo, quatre Villes et Pays d’art et d’histoire (Nantes, Guérande, Saint-Nazaire et le Vignoble nantais) et trois Petites Cités de caractère (Piriac-sur-Mer, Le Croisic, Batz-sur-Mer) et une offre œnotouristique riche, la diversité du territoire fait également partie des atouts du département identifiés grâce à l’étude.
« Ces résultats confirment les tendances générales de retour aux valeurs simples, à l’humain, aux besoins de déconnexion, accentués depuis la crise sanitaire », analyse Agnès Broquet, directrice du tourisme durable pour Loire-Atlantique Développement.
Les activités nautiques pointées du doigt
Du côté de ce qui plaît moins aux visiteurs figurent, et c’est une surprise, les activités nautiques. « Une image certainement à améliorer, suggère Agnès Broquet, le nautisme apportant avec lui une appréhension liée au milieu aquatique, au fait de savoir nager et à des contraintes météo plus importantes. » Pourtant, les 133 km de littoral et quatre grands axes navigables du département (le Canal de Nantes à Brest, la Loire, l’Erdre et la Sèvre) donnent accès à un large panel d’activités pour tous les niveaux avec 180 structures nautiques recensées en Loire-Atlantique.
« Ne pas basculer dans le surtourisme »
Et après ? « Ces résultats sont satisfaisants et soulignent la reprise de couleurs du tourisme après 2022, se félicite Rémy Orhon. Les chiffres de mai 2023 nous le confirment et sont encourageants pour cet été et l’après-saison. » Néanmoins, l’étude a également identifié plusieurs axes d’amélioration. « Le profil de la clientèle nécessite notamment un travail d’amélioration des services adaptés aux familles, des usages liés au vélo tout en veillant au rapport qualité/prix ». Le vice-président du Département a également identifié un autre axe de progrès : « Travailler sur la gestion des flux touristiques pour ne pas basculer dans le surtourisme, ainsi que sur la multimodalité, car près de 79 % des visiteurs utilisent la voiture ou le camping-car pour venir chez nous. »
(1) Cette analyse n’est qu’une première étape dans l’enquête Reflet. Une partie dédiée aux excursionnistes (visiteurs à la journée, qui ne consomment pas de nuitées) viendra compléter ces premiers résultats d’ici l’automne.

La Loire-Atlantique est une terre d’attache : « On y vient en famille, on y retrouve des amis et près de 85 % des touristes y sont déjà venus. » @A.LAMOUREUX
Les chiffres clés du tourisme en Loire-Atlantique
- 32,4 millions de nuitées en 2022 (+17 % vs 2021)
- 11,1 millions de touristes en 2022 (+20 % vs 2021)
- 79 % de nuitées françaises pour 21 % des nuitées étrangères (+65 % vs 2021)
- Une durée moyenne de séjour de trois nuits
- Le secteur touristique pèse 6,9 Mds€ en Pays de la Loire dont 3,1 Mds€ en Loire-Atlantique
- 20 000 emplois touristiques directs
- Un budget moyen 54 € par jour et par personne