Couverture du journal du 19/04/2024 Le nouveau magazine

Cybermeca nourrit de grandes ambitions à l’international

Cybermeca, le spécialiste vendéen des machines spéciales pour l'aéronautique et les biens d'équipement porte le projet de développement d'une nouvelle machine de rivetage 4.0. De quoi s'ouvrir de nouveaux débouchés, notamment à l'international chez les fabricants d'hélicoptères et recoller au chiffre d'affaires d'avant crise.

Cybermeca Fontenay le comte

Lauréate du fonds de modernisation de la filière aéronautique, Cybermeca a reçu le 28 mai la visite du préfet de Vendée, Benoît Brocart © Cybermeca

Depuis que Cybermeca a pris ses quartiers à Fontenay-le-Comte en 2016, la filiale du groupe Ledoux a de nouvelles ambitions. Regroupant tous ses ateliers de production sur le même site sur 8 000 m2, dans les anciens locaux de SKF, le fabricant de machines spéciales et d’automatisme pour l’industrie a pris la suprématie marketing sur ses sociétés sœurs. SRMO, spécialiste de la maintenance et de la reconstruction de machines spéciales a été fondue avec Cybermeca et Hermes technologies, dédiée à l’usinage et la mécanique de précision œuvre désormais exclusivement pour sa grande sœur. L’ensemble compte 68 salariés et réalise 10 M€ de chiffre d’affaires, à 40% dans l’aéronautique et à 30% dans les biens d’équipement. Le reste de l’activité se répartit entre différents secteurs industriels dont l’automobile.

Forte d’un bureau d’études de 40 salariés, Cybermeca travaille avec les plus grands noms de l’aéronautique en fournisseur de rang 1 comme Boeing ou Airbus. La société vendéenne consacre 15% de son chiffre d’affaires à la recherche et développement. Détenteur de plus de 12 brevets, la société a développé sous la marque The Lynx sa propre gamme de machines de rivetage. En capacité de riveter des panneaux jusqu’à 10 mètres de long, elles sont en service chez les fabricants d’aérostructures européens comme Stelia et Aerospace notamment. Son savoir-faire et la création du Lynx Framer, process de perçage/rivetage sur un cadre pour application interne de panneaux lui permettent de plus grandes ambitions à l’international. La machine est capable de poser en 1,6 seconde chacun des 1,7 million de rivets d’un Airbus. Les fabricants d’hélicoptères lui font les yeux doux pour adapter son process à leurs aéronefs lui ouvrant de nouveaux débouchés.

Cybermeca engage un programme de R&D de 2,4 M€

Pour cela Cybermeca a engagé un programme de R&D de 2,4 M€ jusqu’en 2022. Pour exporter ses machines plus facilement, la société a déjà allégé le cadre support des panneaux qui devrait passer de 6 tonnes à 600 kilos. Elle a développé son propre système de dépilage des rivets par bol vibrant (qui approvisionne la machine) pour revendiquer un fabrication made in France et ne plus dépendre de son fournisseur suisse et poursuit ses travaux autour de la tête de rivetage. Lauréate du fonds de modernisation automobile et aéronautique, la société a bénéficié d’un soutien de 700.000 euros pour ce programme de recherche, officialisé par la visite le 28 mai de Benoît Brocart, préfet de Vendée. Ce coup de pouce est le bienvenu. « Cela nous donne de la visibilité. Nous avons beaucoup de cahiers des charges qui arrivent sur nos bureaux d’autres secteurs, comme les biens d’équipement ou le médical. Cela pousse l’ensemble de la filière française vers l’avant. De quoi accélérer les décisions de nos clients étrangers freinés par l’arrêt brutal de l’activité en France lors du premier confinement », savoure Nicolas Matuchet. Le directeur commercial du groupe Ledoux espère bien décrocher dès la fin 2022 des marchés au Japon, en Inde, au Brésil et en Amérique du Nord.

Cybermeca vise 15 à 20 M€ de chiffre d’affaires dans les 5 ans

Il ambitionne en 2022 de recoller avec le chiffre d’affaires d’avant Covid, soit 12 M€ et d’atteindre 15 à 18 M€ en 2025 ou 2026. « L’an dernier, nous avons dû mettre une partie de l’équipe en activité partielle mais nous avons payé tout le monde normalement. Dans un secteur où il est difficile d’attirer des recrues, il n’était pas question de risquer des départs, affirme le dirigeant. Pourtant nous sommes une entreprise reconnue et offrant de travailler avec les plus grandes sociétés industrielles à l’international. Et Fontenay-le-Comte, à une heure de la mer, offre une véritable qualité de vie ». À bon entendeur.