Une poignée de mains chaleureuse, un regard franc teinté d’un sourire qui ne vous lâche pas. Bernard Pontreau a le don d’être là pour vous. Celles et ceux qui franchissent la porte de son bureau, pétris d’inquiétudes quant à l’avenir de leur entreprise, le comprennent souvent en un instant. Le président du tribunal de commerce de La Roche-sur-Yon a le sens de l’écoute et une appétence innée à aider les autres. Il inspire confiance, sait mettre à l’aise ses interlocuteurs, et face à l’enjeu auquel ces dirigeants sont confrontés, cette douce solennité est rassurante.
« Mon plus grand bonheur, c’est ce qu’il me reste quand j’ai tout donné. C’est ce qui me guide dans ma vie », répète Bernard Pontreau quand on l’interroge sur sa bienveillance et son altruisme. « Que voulez-vous que je vous dise, je suis fait comme ça, c’est tout », s’excuse-t-il presque, peu habitué à s’exprimer hors du cadre de sa fonction officielle.
Bernard Pontreau est un homme de terrain, avant tout tourné vers les autres. « Au tribunal de commerce, ce qui m’a toujours intéressé, c’est l’Homme avant les chiffres. Pendant treize ans, j’ai tenu un camping avec ma femme. Je suis passé de l’autre côté de la barrière et je sais ce que c’est que de diriger une entreprise. Se mettre à la place de l’autre permet de comprendre plein de choses. »
Mon plus grand bonheur, c’est ce qu’il me reste quand j’ai tout donné
Une enfance modeste dans le Marais breton vendéen
Cet état d’esprit profondément humble et humaniste, Bernard Pontreau le puise dans une enfance modeste. Né en février 1957 aux Sables-d’Olonne, il a grandi à Saint-Jean-de-Monts, dans le Marais breton vendéen. À la maison, composée de seulement deux pièces, se côtoient quatre générations. Bernard est un enfant unique et chouchouté.
Les temps sont difficiles pour cette famille d’agriculteurs. Le père et le grand-père possèdent une petite ferme de 22 hectares où ils élèvent une quinzaine de vaches laitières, quelques cochons, lapins, poulets et canards. Ils vendent le beurre et le lait issus de leur production. « Nous avions peu de ressources mais je garde de bons souvenirs de mon enfance », confie avec résilience celui qui n’a jamais oublié d’où il vient.
D’un naturel chétif, Bernard Pontreau effectue une « scolarité tranquille » qu’il conclut par des études très courtes « car il fallait travailler ». Son BEP comptable en poche, il entre à dix-sept ans dans la vie active. Quand l’heure du service militaire sonne deux ans plus tard, sa santé fragile – et peut-être la crainte aussi de s’éloigner de cette terre qu’il aime tant – le rattrape. « J’ai été incorporé trois fois. À deux reprises, j’ai terminé aux urgences avec des coliques néphrétiques nerveuses. La troisième fois, l’Armée m’a directement envoyé à l’hôpital militaire de Rennes. Je pesais alors 47 kg pour 1m78. En 1977, je suis finalement réformé et je reprends le travail dans le même cabinet comptable, à Saint-Jean-de-Monts. »
Un homme de convictions et d’engagements
Ce cabinet est racheté en 1980 par TGS France (ex-Soragor) et Bernard Pontreau a l’opportunité de faire plusieurs formations. Lui l’autodidacte devient d’abord responsable de dossiers puis responsable d’agence, à Saint-Jean-de-Monts, Challans ou encore La Roche-sur-Yon. « Les quinze dernières années, j’avais un rôle d’animateur commercial. Le fait d’être en contact avec les gens me plaisait beaucoup. »
Ce goût des autres, Bernard Pontreau le cultive dès son adolescence. À quinze ans, il est secrétaire de Tap dou paie (tape du pied en patois), une association de danse maraîchine où il joue de l’accordéon. Cette aventure le fait voyager à travers toute l’Europe de l’Ouest pendant plus d’une décennie, ouvrant davantage son esprit sur le monde. Saint-Jean-de-Monts reste pour autant son…