Le budget 2025 des Pays de la Loire, voté le 20 décembre, s’élève à 1,99 milliard d’euros. Ce montant, en léger recul par rapport aux années précédentes, reflète une volonté affirmée de maîtrise budgétaire face à un contexte économique tendu. La région anticipe une baisse des recettes de TVA, estimée à 40 millions d’euros, et s’aligne sur l’objectif national de réduction des dépenses publiques. Cependant, Christelle Morançais, présidente de la région, a choisi d’aller au-delà en ciblant 100 millions d’économies d’ici 2028, dont 82 millions dès l’année prochaine.
Cette rigueur budgétaire se concentre principalement sur les dépenses de fonctionnement, impactant des secteurs comme la culture, le sport et la vie associative, jugés « hors compétences prioritaires ». Malgré ces restrictions, la région maintient un plan d’investissement de 517 millions d’euros en 2025, en hausse de 10 millions par rapport à 2024. Ces fonds visent notamment la rénovation des lycées (120 millions), la modernisation des transports régionaux (103 millions) et la transition écologique des entreprises (67 millions).
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La culture subventionnée perd du terrain
Sur le plan de la dette, les Pays de la Loire affichent des indicateurs rassurants. La région prévoit un emprunt de 287 millions d’euros, portant l’encours total à 2,3 milliards en 2025. La capacité de désendettement reste maîtrisée, à 8,8 années, sous le seuil de vigilance fixé à 9 années pour les collectivités locales. En parallèle, S&P Global Ratings a confirmé la notation AA/A-1+ de la région, tout en maintenant des perspectives négatives, en raison des incertitudes pesant sur la dette souveraine française. Selon l’agence, les performances budgétaires solides et une gestion prudente devraient toutefois permettre de limiter les déficits globaux à moins de 5 % des recettes entre 2023 et 2025, tout en maintenant un poids de la dette jugé gérable.
Ce budget s’inscrit dans une logique politique assumée par Christelle Morançais, tout en soulevant une question récurrente : celle du financement de la culture. À l’instar d’autres figures politiques comme Laurent Wauquiez, président (Les Républicains) de la région Auvergne-Rhône-Alpes jusqu’en septembre, la présidente des Pays de la Loire remet en cause un modèle où l’offre de spectacles subventionnés a crû bien plus vite que le public ces quarante dernières années. Attendons-nous à voir des villes, départements ou régions multiplier les rabotages. Plutôt que de couper « à la tronçonneuse » dans les subventions culturelles, peut-être faudrait-il les repenser et les recentrer sur des objectifs véritablement culturels, touchant en priorité les acteurs de terrain si indispensables.
Économies envisagées jusqu’en 2028