Couverture du journal du 03/05/2024 Le nouveau magazine

3 questions à… Arnaud Ringeard

Alors que la CCI Vendée vient de lancer sa dernière enquête de conjoncture dont les résultats seront dévoilés en octobre, nous avons interrogé son président Arnaud Ringeard pour prendre le pouls des acteurs économiques du département en cette rentrée.

Arnaud Ringeard, président de la CCI Vendée © CCI Vendée

Comment les entreprises vendéennes ont-elles abordé ce mois de septembre ?

En préambule, signalons que notre saison touristique s’est plutôt bien passée, même si nous nous attendions à mieux. Les réservations de dernière minute ont clairement manqué, en raison de la météo. Toutefois, la saison aura finalement été tout à fait correcte. Ce qui nous donne de l’élan et une certaine assise. Mais en cette fin d’été, le sujet qui préoccupe particulièrement nos entreprises et plus largement les Français, c’est la remontée des coûts de l’énergie, susceptible de casser la tendance qui reste globalement bonne. Nous sortons d’une période post-Covid où il y avait une envie d’investir, aujourd’hui nous sommes dans une phase d’atterrissage où la tendance est plutôt à mettre de l’argent de côté pour des temps qui s’annoncent moins bons. Il y a un an, nous étions encore dans les effets protecteurs adoptés par l’État après la crise sanitaire. À l’inverse, nous assistons ces dernières semaines à une hausse des dépôts de bilan et revenons à des chiffres qui étaient ceux d’avant Covid.

Y a-t-il des secteurs plus en difficulté ?

Les professionnels du bâtiment ont en effet de grandes inquiétudes. Le secteur de la rénovation n’est pas concerné. Ce sont les entreprises spécialisées dans la construction de logements neufs qui sont dans la tourmente, avec une baisse des carnets de commandes de l’ordre de 50 % par rapport à l’an passé. Elle s’explique par la hausse des taux d’intérêt, des prix des matières premières ou encore du fait du durcissement des normes environnementales. Cette situation va sans doute entraîner une réduction des investissements et des effectifs, à commencer par une diminution des contrats intérim. Pour l’industrie, on constate un ralentissement, voire une légère baisse, mais la visibilité reste correcte. Le secteur de l’agroalimentaire enregistre un léger repli lié en partie aux changements d’habitudes des consommateurs. Mais nos entreprises sont assez agiles pour s’adapter aux attentes de leurs clients.

Quid de 2024 ? Peut-il y avoir un effet JO pour l’économie vendéenne ?

Même si cette année n’est pas terminée, force est de constater qu’elle s’est dans l’ensemble beaucoup mieux déroulée que prévue. Je pense que 2024 peut également être une année tout à fait honorable, même si l’on ne perçoit pas une dynamique se relancer immédiatement. Quant à un possible effet JO, il est vrai que nous avons travaillé sur plusieurs rendez-vous en lien avec l’événement, l’accueil de délégations ou encore de la flamme olympique, mais cela ne devrait pas avoir une grande répercussion sur l’économie vendéenne. En revanche, le départ de la prochaine édition du Vendée Globe en novembre 2024 offrira à n’en pas douter un formidable éclairage sur le territoire, avec des retombées immédiates et sur le long terme.