VDCOM est née il y a 30 ans. Dans quel contexte ?
Vincent Godard : Jean-Yves Faucheux a fondé l’entreprise en 1992 à La Roche-sur-Yon. À la fin des années 1980, technicien informatique, il voit passer des Radiocom 2000. L’engin ressemble plus à une batterie de voiture qu’à un téléphone portatif, se transporte dans une mini-valise et vaut le prix d’une voiture. Jean-Yves Faucheux pressent fortement, avant beaucoup d’autres, le potentiel de cette technologie balbutiante. En 1988, il devient technico-commercial pour Sofracom, une société nantaise qui vend ce fameux produit. Il sillonne les routes de Vendée pour démarcher les entreprises. Rapidement, la concurrence s’intensifie et Jean-Yves Faucheux réclame à son patron une adresse en Vendée pour se rapprocher de ses clients et prospects. Mais rien ne bouge.
Denis Mabileau : À 30 ans à peine, il démissionne et crée Vendecom avec deux associés. L’un, dirigeant d’Electro diesel services (EDS), garage automobile et entreprise de vente de pièces détachées, joue le rôle de l’investisseur. Le second endosse le costume de technicien. On y vend, installe et répare les téléphones de voiture et des postes de radio privée. Pour la petite histoire, il rachètera l’entreprise en dépôt de bilan en 2001.

Le Radiocom 2000, l’ancêtre de notre smartphone. Plébiscité à la fin des années 80, l’engin se transporte dans une mini-valise et vaut le prix d’une voiture. Il est à l’origine de l’aventure VDCOM. ©VDCOM
1993 est une année charnière ?
VG : Oui, car cette année-là, SFR révolutionne le monde de la téléphonie mobile avec une offre alternative. C’est la naissance des premiers abonnements qui ne comprennent que quelques minutes de communication. Vendecom devient partenaire SFR en Vendée et embauche son premier commercial.
DM : À l’automne, l’opérateur accélère son offre et prend en charge le prix du mobile en contrepartie d’un engagement de 24 mois. Du jour au lendemain, le prix est divisé par deux. Le téléphone mobile entame sa démocratisation. Les cinq premières années, Vendecom grandit tranquillement avant de passer un cap important dans son développement.
Lequel ?
VG : En 1997, nous ouvrons la première boutique SFR en Vendée, dans le centre-ville de La Roche-sur-Yon, puis une seconde, l’année suivante, à Cholet et une troisième à Challans en 2000. À cette époque-là, les téléphones fleurissent au pied des sapins. Le marché grand public explose, les équipes s’étoffent. Vendecom aura jusqu’à six boutiques en 2012 en Vendée, Loire-Atlantique et Maine-et-Loire. Parallèlement, l’activité BtoB se développe. Vendecom se structure : d’un côté, les entreprises, de l’autre, les particuliers. Fin 1998, nous emménageons dans nos locaux actuels du Poiré-sur-Vie. C’est une implantation stratégique, au bord de la route de Nantes, et à deux pas du centre commercial des Flâneries qui vient d’ouvrir. Une visibilité idéale pour notre siège social. Nous élargissons notre activité au filaire (standard entreprise) et nous faisons un peu d’internet grand public[1]. Rapidement, nous devenons leader de l’offre mobile « particulier » et « professionnelle » dans le département.
DM : À partir de 2001, une série de croissances externes permet de consolider l’activité « Entreprise » : Sofracom à Nantes, Canam 44 à Saint-Nazaire, l’activité télécom de Rondeau frères aux Herbiers[2], etc. La société est rebaptisée VDCOM à la suite du rachat de Sofracom. Aujourd’hui, nous sommes le premier par…