
Laurence Devilliers, professeure en intelligence artificielle à la Sorbonne © D.R.
Chatbot, cobot dans les entreprises, objets connectés, sans parler des algorithmes de Facebook ou Waze… L’intelligence artificielle est un sujet incontournable de l’économie contemporaine. Et, force est de constater que « la France est en retard », selon Laurence Devillers, professeure en intelligence artificielle à La Sorbonne. « À force de dire que nous sommes des philosophes et qu’on ne veut pas s’en mêler, la France n’a pas encore suffisamment investi ce champ scientifique pour en tirer son potentiel tout en respectant notre culture. » Car, surtout développés aux États-Unis et en Asie, les outils actuels utilisant l’intelligence artificielle comportent des biais qui peuvent aller à l’encontre de nos valeurs, explique-t-elle. « C’est pourquoi il est important de bien comprendre comment ils fonctionnent et comment ils peuvent conduire à une certaine manipulation, orientent notre vision du monde et nos actions ».
« TENSIONS ÉTHIQUES »
La chercheuse travaille sur le sujet depuis trente ans, avec une thèse sur le dialogue entre l’homme et la machine en 1992. Elle est aujourd’hui membre du Comité national pilote d’éthique du numérique, créé en 2019, instance accolée au Comité consultatif d’éthique présidé par le profess…