Une nouvelle ère pour le tourisme d’affaires à Saint-Jean-de-Monts

Doté du premier réseau de pistes cyclables en Vendée, d’une plage de huit kilomètres, de sentiers pédestres et de 750 hectares de forêt, Saint-Jean-de-Monts présente de nombreux atouts. D’année en année, l’attractivité touristique ne se dément pas. À chaque saison estivale, la cité balnéaire multiplie sa population par dix, passant de 9 000 habitants à plus de 100 000 estivants. Mais depuis une vingtaine d’années, la ville mise également sur le tourisme d’affaires. Une quarantaine de congrès et séminaires se tiennent, entre mars et novembre, au Palais des Congrès Odysséa. Avec vue sur mer et un étage panoramique, la structure séduit les entreprises vendéennes, de Challans à La Roche-sur-Yon en passant par le département limitrophe de Loire-Atlantique.

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Depuis la rentrée, la Société d’économie mixte locale Saint-Jean Activités (SEML), acteur dans la promotion du développement de l’économie touristique, accélère dans sa stratégie de dynamisme et d’attractivité du territoire. Elle souhaite renforcer le tourisme d’affaires et se positionne sur un secteur – déjà bien quadrillé – face à une clientèle qui bouscule ses habitudes. « Depuis quelques années, l’offre s’est particulièrement développée avec des entreprises qui louent des salles dans les hôtels ou dans les plus petites structures. La concurrence ne se porte désormais plus uniquement sur les palais des congrès de la côte Atlantique », développe Peggy Landreau, chargée événementiel à Saint-Jean Activités.

Les activités team building et incentive renforcées

Un constat que partage Miguel Charrier, président de la SEML et premier adjoint à la Ville : « La demande de congrès sur plusieurs jours est en baisse constante depuis quelques années. Les entreprises n’ont plus de moyens ou bien elles vont sur d’autres lieux. À nous de proposer des offres alternatives. » Et pour y faire face, l’infrastructure mise sur l’accueil à la journée autour d’une clientèle locale. Au-delà de la nouvelle identité visuelle, la SEML vient de se doter d’un bureau des congrès « Congrès nature océane » et a mis à jour sa charte RSE. « Nos prestations incluent désormais une gamme d’options sportives à proximité d’Odysséa, de la base nautique au parcours de golf, le tennis et l’accrobranches. Briser la routine du travail et renforcer la cohésion d’équipe sont le leitmotiv de nombreux chefs d’entreprise », indique Peggy Landreau. « Le schéma classique d’une journée de séminaire est désormais orienté autour d’une première partie en réunion et une autre privilégiant le bien-être au travail avec des activités de team building et d’incentive », poursuit-elle. Tout en ajoutant l’intégration d’une démarche RSE dans leurs déplacements professionnels (mobilités douces, activités écoresponsables et initiatives locales).

Avec une vue sur mer et un étage panoramique, la structure Odysséa séduit les entreprises locales du département. SAINT-JEAN ACTIVITÉS

« Il s’agit avant tout d’offres complémentaires et d’image pour la Ville »

Si Saint-Jean Activités veut faire de la nature et du sport un atout pour les entreprises, Miguel Charrier le concède : « Il s’agit avant tout d’offres complémentaires porteuses d’image pour la Ville ». Les derniers chiffres de la saison 2023-2024 indiquent « 150 k€ de chiffre d’affaires de locations de salles, loin des dizaines de millions générés par le tourisme à l’année. En réalité, nous ne sommes pas dans la rentabilité ». Mais le premier adjoint et président de la SEML voit plus loin. « En proposant de l’activité et en captant des entreprises ligériennes au-delà de la saison estivale, ​​​l’objectif est que les séminaristes reviennent ultérieurement en tant que touristes en famille. » Tout en étant dans une logique d’écosystème vertueux. « Des partenariats sont noués avec des entreprises locales. Ainsi, sont proposées des visites de la manufacture 20° Nord 20° Sud ou le siège de la chaîne de restauration La Mie Câline », poursuit Peggy Landreau.

La stratégie locale pour pallier les petites capacités d’accueil

Si Saint-Jean-de-Monts joue la carte de la vue sur mer, de la nature et du sport, elle ne peut encore rivaliser avec certains concurrents. Et préfère capter des PME de proximité de cinquante à trois cents salariés sans hébergement. La salle des Mouettes peut accueillir neuf cents personnes alors que la jauge de l’auditorium est de quatre cents places. « Nous n’avons pas les moyens de répondre au-delà. Les grandes capacités d’accueil du Palais des Congrès de La Baule et des Sables-d’Olonne voire le Puy du Fou nous rattrapent. Ainsi, nous ne pouvons pas nous engager sur un accueil avec hébergement d’un nombre trop important de personnes », détaille l’élu. À titre de comparaison, le centre des congrès baulois peut atteindre une capacité de mille trois cents places ; celui de la ville du Vendée Globe, mille deux cents invités. Les liaisons ferroviaires directes sont également un avantage non négligeable pour les deux stations balnéaires.

Avec peu de complexes hôteliers au sein de la ville de la côte de Lumière, et pour rester dans une logique RSE avec un minimum de déplacements en véhicules motorisés, la ville souhaite rester à sa place et met l’accent sur l’offre à la journée. « Il s’agit d’un complément de service public, à nous de clarifier les offres et de les actualiser. Il faut rajeunir l’image, le discours et dévoiler au plus grand nombre la plus belle salle avec vue de la ville », conclut Miguel Charrier. Dans un secteur qui se réinvente, Saint-Jean-de-Monts mise sur sa différence et ses atouts naturels pour attirer de nouveaux congressistes. Une façon de rester « alerte » dans un département qui booste sa filière tourisme d’affaires, facteur d’attractivité propice à des retombées économiques positives.

Une quarantaine de congrès et séminaires se tiennent, entre mars et novembre. SAINT-JEAN ACTIVITÉS