D’emblée, un constat s’est imposé. « Nous visitons beaucoup d’entreprises locales et constatons qu’il y a énormément de postes opérationnels à pourvoir. Leurs besoins sont croissants, mais elles ne trouvent pas les compétences et peinent à recruter. Et tous les secteurs industriels sont concernés. En parallèle, nous attendons l’arrivée de cinq sociétés au sein du Vendéopôle au cours des deux prochaines années. Ce sont entre 300 et 400 emplois qui seront à pourvoir », explique Bruno Fabre, vice-président en charge de l’économie au sein de la communauté de communes Sud Vendée Littoral. C’est pour pallier ce manque et répondre à ces futurs besoins que cette collectivité a initié, en partenariat avec la région des Pays de la Loire et la Fab’Academy (organisme de formation rattaché à l’UIMM Vendée) et divers acteurs de l’emploi publics et privés (France Travail, missions locales, agences d’intérim…), une offre de formations « pluridisciplinaires » et « locales » non diplômantes, ouvertes aux demandeurs d’emploi et aux salariés des entreprises concernés par une montée en compétences.
Clarifier les besoins des employeurs
Tout l’enjeu est de créer un processus de formations qui soit en adéquation avec les besoins des employeurs vendéens. Pour cela, la communauté de communes a mené une étude et décelé deux métiers particulièrement impactés par ces difficultés de recrutement. Il s’agit des opérateurs et des conducteurs d’équipements industriels. « Sur l’ensemble de leurs besoins, il y avait un tronc commun : savoir lire un plan, respecter des consignes, connaître les règles d’hygiène et de sécurité en entreprise… », complète Daniel Jadeau, responsable du service économie de Sud Vendée Littoral.
Et c’est ainsi qu’une première session a vu le jour pour former des agents de ligne. Elle a débuté le 15 avril sur le site du Vendéopôle de Sainte-Hermine où un espace de formation a été spécialement aménagé avec un atelier et des matériels d’apprentissages, pour appréhender le travail en milieu industriel. « Nous avons fait le choix de ne pas délocaliser les formations en dehors du territoire pour ne pas voir partir les personnes formées », souligne Bruno Fabre. De même, cette initiative permet aussi de « lever les freins à la mobilité », embraye Daniel Jadeau.
Recruter, former, intégrer…
Pour cette première session, douze places étaient disponibles. Pour recruter les participants, le service économie de Sud Vendée Littoral a organisé un job dating en mars dernier qui a permis d’identifier quarante candidats et sélectionner, au final, douze personnes en recherche d’emploi. La formation, dont le coût a été entièrement pris en charge par la région dans le cadre du programme « un emploi = une formation », a ensuite débuté le 15 avril pour une durée de huit semaines (175 heures) dont une semaine d’immersion en entreprises. Malgré un abandon pour des raisons personnelles, le bilan est positif, d’après Bruno Fabre. À la clé, c’est la garantie pour les participants d’un emploi à la sortie. Maître Coq, Aluminia, Atibel, Neuhauser, le groupe Eurial ou encore la Cavac auraient promis des embauches.
La communauté de communes Sud Vendée Littoral souhaiterait organiser une deuxième cession avant la fin de l’année, puis trois en 2025. « Nous allons d’abord débriefer avec les entreprises et acteurs de d’emploi », conclut Daniel Jadeau.