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La reprise de 2021, source d’optimisme pour 2022

Malgré le contexte sanitaire compliqué et des difficultés de recrutement et d’approvisionnement qui perdurent, la franche reprise de l’activité des entreprises des Pays de la Loire constatée depuis mi 2021 devrait se poursuivre en 2022. De quoi envisager l’année avec optimisme.

Laurent Valadoux, responsable adjoint des affaires régionales à la Banque de France des Pays de la Loire © D. R.

Organisée mardi 15 février à la CCI de Nantes-St-Nazaire par la Banque de France (BDF) des Pays de la Loire, la matinale de l’économie a été l’occasion de faire un point sur la conjoncture économique. Si 2021 a été synonyme de plus forte croissance de l’économie française (+ 7 %), les Pays de la Loire n’ont pas échappé pas à cette franche reprise. C’est ce qu’a confirmé Laurent Valadoux, responsable adjoint des affaires régionales à la BDF des Pays de la Loire, à travers les résultats de l’enquête menée entre novembre 2021 et février 2022 auprès de 1 400 chefs d’entreprise de la région : « Le secteur industriel, qui emploie 23 % des salariés de la région, a vu son activité progresser d’environ 10 % en 2021 alors que la hausse attendue était de 4,8 %. Tous les sous-secteurs en ont profité : le matériel de transport (+ 4,3 % de CA), les équipements électriques (+ 11,8 %), l’agroalimentaire (+6,1 %) et les autres produits industriels (+14,3 %). Les effectifs sont restés stables grâce au recours à l’intérim. »

Locomotive de l’économie régionale et premier employeur des Pays de la Loire avec 53 % des effectifs salariés, les services marchands ont quant à eux bien résisté en 2021 (+ 5,6 % de CA et + 1,1 % d’effectifs). Pour le secteur du bâtiment, l’année 2021 a été plus dynamique que prévu en termes de production (+ 15,8 % contre + 10,9 % attendu) et d’investissements (+ 13,7 % contre – 7,8 % attendu). Cette dynamique a profité à tous les sous-secteurs : au gros œuvre (+ 19,3 %), au second œuvre (+ 17,6 %) et aux travaux publics (+ 8,2 %). À noter enfin que la rentabilité du secteur s’est maintenue malgré l’augmentation du coût des matières premières.

UNE NOUVELLE HAUSSE D’ACTIVITÉ ATTENDUE EN 2022

« Ce qu’il faut retenir pour 2022, c’est une nouvelle hausse d’activité notamment dans l’industrie (+ 5,3 % de CA attendu) et les services marchands, mais pas dans la construction. Mais aussi des effectifs en progression dans tous les secteurs, des investissements soutenus et des marges globalement stables malgré un contexte inflationniste», résume Vickie Pajon-Delemazure, responsable du pôle régional visibilité à la BDF des Pays de la Loire. Les anticipations sont particulièrement optimistes dans l’hôtellerie-restauration (+ 34,6 % de CA attendu en 2022), mais aussi pour les professionnels du tourisme (+ 120 % de CA attendu dans les agences de voyage).

Côté incertitudes, les difficultés à recruter ou à s’approvisionner resteront les problématiques majeures des entreprises de la région. C’est particulièrement vrai pour l’approvisionnement dans l’industrie (70 % des entreprises concernées) et le bâtiment (60 % des entreprises concernées). Les difficultés pour embaucher sont encore plus pesantes : 85 % d’entreprises concernées dans le bâtiment, 68 % dans les services et 50 % dans l’industrie. « Augmenter l’offre d’emploi constitue donc, avec la réduction de la dette publique, l’un des deux défis majeurs de la France », analyse Hassiba Kabêche, directrice régionale BDF des Pays de la Loire.

7 ENTREPRISES DE LOIRE-ATLANTIQUE SUR 10 ANNONCENT UNE STABILITÉ OU UNE HAUSSE DE LEUR CHIFFRE D’AFFAIRES AU COURS DES TROIS PROCHAINS MOIS.

Ces grandes tendances régionales se vérifient également à l’échelle du département grâce aux résultats de l’enquête menée par la CCI Nantes-St-Nazaire auprès de 2000 entreprises de Loire-Atlantique. Celle-ci fait effectivement apparaître un net rebond de l’activité des entreprises ligériennes en 2021 puisque deux tiers d’entre elles affichent des CA en hausse ou stables par rapport à 2019. Cette reprise fait toutefois apparaître de fortes disparités selon les secteurs, celui des CHR (cafés, hôtels restaurants) restant particulièrement impacté par le Covid, tout comme l’événementiel, les loisirs, le tourisme et la culture. A contrario, la reprise d’activité est particulièrement marquée pour l’industrie, le BTP et les services (hors CHR). Dans ce contexte, une entreprise sur cinq (18 %) a augmenté ses effectifs par rapport à 2020, quand seule 1 sur 10 les diminuait. Pour 2022, l’indice de confiance en l’avenir des dirigeants locaux reste élevé. Ainsi, 7 entreprises de Loire-Atlantique sur 10 annoncent une stabilité ou une hausse de leur CA au cours des trois prochains mois, signe que l’optimisme reste de mise. Et comme au niveau régional, les entreprises de Loire-Atlantique devront continuer à composer en 2022 avec la hausse du prix des matières premières, mais aussi des difficultés d’approvisionnement et de recrutement particulièrement pesantes dans l’industrie et le bâtiment.

Trois TPE/PME ligériennes sur quatre confiantes en l’avenir

Le Cercle Perspectives, qui regroupe 17 cabinets d’expertise-comptable français, a conduit en décembre une enquête auprès de 4433 TPE/PME, dont 685 en Pays de la Loire. On y apprend que près de trois quarts des TPE/PME ligériennes sont ainsi confiantes en l’avenir : 74,8 % d’entre elles estiment que leur chiffre d’affaires sera en 2022 supérieur ou égal à celui de 2019 et 81,9 % des patrons ligériens sont confiants pour les trois prochaines années. Il existe néanmoins d’importantes disparités : les petites structures (1 à 5 salariés) ont ainsi été plus fragilisées que celles de 11 à plus de 50 salariés. L’hébergement, la restauration, le commerce, l’art et le divertissement ont été particulièrement impactés, à l’inverse de l’industrie, du BTP, de la finance, de l’assurance et de la communication, plutôt épargnés.

D’autre part, l’étude révèle que les TPE/PME ligériennes se sont montrées particulièrement innovantes. Ainsi, elles sont 38 % à envisager de développer de nouveaux services ou produits (37,3 % au niveau national), 34 % à envisager de nouveaux investissements (33,1 % au niveau national), 26,4 % à prévoir de nouveaux partenariats, 24,7 % à devoir aller chercher de nouvelles compétences et 11,7 % à imaginer de nouveaux canaux de distribution.

Enfin, côté accompagnement, les TPE/PME ligériennes sont 68,9 % (66,6 % au niveau national) à avoir bénéficié au moins d’une aide publique pour affronter la crise, dont les Prêts garantis par l’État (PGE). Parmi celles qui ont souscrit un PGE, 85,7 % ne l‘ont pas encore remboursé et 31,7 % pensent avoir des difficultés à le restituer.

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