Sa commercialisation n’a démarré que six mois plus tôt, mais la feuille de route du fondateur Pierre Joly et de ses associés se veut très claire : « Nous devons maximiser le nombre de maisons et appartements à réhabiliter. Pour cela, on s’est naturellement tournés vers la tech. Le constat est simple : la phase de conception pour réaliser des travaux est très importante, néanmoins laborieuse, coûteuse pour le particulier et sans garantie officielle. » La Loi Climat & Résilience stipule que pour atteindre la neutralité carbone, un logement devrait être classé A ou B. « Or en 2024, seulement 6 % des logements français » le sont, rappelle l’Ademe, l’agence de la transition écologique.
Le logiciel Kelvin propose de renverser la tendance. Pour les propriétaires, l’outil devient une aide à la décision. Quelques secondes après avoir entré son adresse, Kelvin donne l’état initial du logement : DPE, facture énergétique, déperdition de celle-ci. La start-up personnalise ensuite les besoins du propriétaire en fonction de ses moyens et des matériaux utilisés. Elle le renseigne également sur les aides à la rénovation. Des photos sur WhatsApp et 72 heures plus tard, le diagnostic thermique est prêt. Grâce à l’IA et plus précisément la « computer vision », l’outil permet par exemple « d’analyser à distance le type de verre des fenêtres ou l’isolation des murs actuels », indique l’ingénieur.
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« On n’a pas réinventé le DPE, souligne Pierre Joly, mais amélioré la conversion commerciale » en vue d’aller plus vite dans la transition énergétique des logements. Auprès des professionnels du bâtiment et de l’immobilier, la start-up vante les mérites de son logiciel comme étant « un tunnel de conversion solide » rapportant des prospects « qualifiés » avec une solution qui impacte durablement les Français. Kelvin regroupe une vingtaine de clients pour un chiffre d’affaires qui devrait atteindre 120 k€ en 2024. Pierre Joly prévoit pour Kelvin une croissance exponentielle en 2025 lui permettant d’approcher le million d’euros. Le fondateur n’en est pas à son coup d’essai. Il a revendu en 2021 sa start-up Ermeo à l’entreprise britannique Causeway.