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Réemploi : le modèle des entreprises Envie 44 et 49 en péril

Les entreprises d’insertion professionnelle Envie 44 et 49 ont été écartées de la collecte des déchets d’équipements électriques et électroniques par Ecosystem. Les responsables dénoncent une décision « brutale » qui aurait des conséquences sur l’effectif ainsi que sur le modèle de réemploi dans le territoire ligérien.

Envie 44, rue Bobby Sand à Saint-Herblain (44).

Envie 44, rue Bobby Sand à Saint-Herblain (44). Sara Bernède - IJ

Plusieurs entreprises indépendantes du réseau Envie ont été évincées, début avril, du parcours de collecte des déchets d’équipements électriques et électroniques (DEE) à la suite de l’appel d’offres d’Ecosystem, en charge de désigner les acteurs sur chaque territoire. Dans les Pays de la Loire. Envie 44 (également présent en Vendée) et Envie 49 sont concernés. Entre la collecte, les ateliers et les boutiques, ces structures regroupent, respectivement, 140 et 130 salariés, dont 80 personnes pour chacune en insertion professionnelle. Des profils difficilement reclassables et autant d’employés menacés.

Alors que les entreprises ont jusqu’au 5 mai pour repenser leur modèle – date à laquelle le contrat actuel prendra fin – Tommy Eon responsable entre autres d’Envie 44 pour le compte du groupe Estille tient à rappeler : « Si l’on prend un peu de recul, il faut se souvenir que nous étions pilotes en 2006 de cette expérimentation qui a contribué à la montée en puissance d’Ecosystem. » Être précurseur sur la question du réemploi tout en proposant une alternative sociale intéressante n’aura pas suffi à convaincre Ecosystem, pourtant entreprise à mission. Tout comme Fanny Gardie dans le Maine-et-Loire, Tommy Eon dénonce une décision prise uniquement sur le prix. « Force est de constater qu’ils n’ont regardé que cela, alors que nous avons eu des périodes de négociations après l’analyse des offres. » Si celui-ci ne remet pas en cause l’appel d’offres, il explique que ce choix aura des répercussions, non seulement sur le modèle économique d’Envie, mais également sur le réemploi à travers le territoire ligérien. « Nous passerons d’une collecte préservante, à une collecte non-préservante (dit classique NLDR), pensée avant tout par le futur prestataire pour partir au recyclage. » Le risque ? Moins de soin apporté aux produits collectés et donc une offre qui se dégrade.


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Un nouveau modèle à trouver

Vouée à se diversifier pour survivre si la décision d’Ecosystem est maintenue, l’entreprise d’insertion dit réfléchir à la question de la réparabilité des produits électroménagers. Avant que ne tombe le verdict, Envie 44 envisageait de déménager sa boutique qui se situe rue Bobby Sand à Saint-Herblain, en zone industrielle, en faveur d’un local plus facilement identifiable. Mais la réalité restera difficile à encaisser. « C’est un saut en arrière de plusieurs dizaines d’années, qui va à l’encontre des textes de loi, comme la loi Agec », conclut Tommy Eon.

Les activités Envie se concentraient jusqu'à aujourd'hui à la collecte, à la réparation et à la vente en boutique.

Les activités Envie se concentraient jusqu’à aujourd’hui à la collecte, à la réparation et à la vente en boutique. Sara Bernède – IJ