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Pays de la Loire : les artisans du bâtiment résistent tant bien que mal

Selon le dernier baromètre¹ de la Capeb Pays de la Loire, les artisans ligériens du bâtiment s’adaptent et font preuve de résilience malgré un contexte incertain.

Les artisans du réseau Capeb sont particulièrement actifs sur le marché de la rénovation énergétique. SHUTTERSTOCK

Alors que 90 % des entreprises interrogées ont moins de dix salariés, la dernière enquête de conjoncture de la Capeb, syndicat patronal de l’artisanat du bâtiment, met en lumière leur rôle primordial sur les marchés de la rénovation énergétique et de l’adaptation des logements. Néanmoins, les artisans ligériens doivent composer avec un contexte marqué par la baisse du pouvoir d’achat des ménages, tout en jonglant avec la hausse des coûts et des charges.


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Cette situation les oblige à optimiser leur appareil de production mais aussi à prendre des décisions stratégiques pour assurer leurs arrières à l’heure où leur chiffre d’affaires diminue, tout comme la visibilité sur leur carnet de commandes. Cette dernière est réduite à moins de trois mois, contre trois à six mois un an plus tôt. Dans ce contexte, certaines structures sont contraintes de geler les recrutements, voire de réduire leurs effectifs. Le recours aux CDD est également en hausse et les entreprises rationalisent leurs dépenses, tandis que les prix de vente augmentent.

L’enquête de la Capeb fait ressortir une activité en baisse, marquée par un CA et un carnet de commandes en diminution. CAPEB PDL

Malgré ces efforts, les perspectives demeurent incertaines pour le secteur avec plusieurs facteurs préoccupants : l’absence de perspectives de la capacité de production à six mois, une baisse des intentions d’investissement et la concurrence des grandes entreprises qui envisagent d’investir les marchés de la rénovation, plus porteurs actuellement que ceux de la construction neuve.

Le taux de cessation d’activité au plus haut depuis dix ans

Autre point de vigilance révélé par la Capeb : le taux de cessation d’activité. Il a atteint son plus haut niveau depuis dix ans avec 19 % des dirigeants interrogés envisageant de stopper leur activité à plus ou moins long terme (moins de six mois à plus de deux ans). Au-delà des départs à la retraite, deux indicateurs sont à surveiller : 35 % des artisans cessent leur activité pour des raisons personnelles (épuisement, stress, surcharge mentale) et le nombre de cessations pour motifs économiques est passé de 15 % en 2023 à 22 % en 2024, soit une augmentation de 50 %.

Pour les aider à renverser la vapeur, la Capeb identifie plusieurs leviers dans son enquête : « Une simplification des dispositifs de labellisation des entreprises reconnues garantes de l’environnement (RGE) et des aides à la rénovation pour les particuliers permettraient de mobiliser davantage de moyens pour atteindre les objectifs de décarbonation et de rénovation, renforçant ainsi le rôle des artisans dans ces projets. »

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