« J’ai vécu huit ans en Chine, raconte Maxence Loisson de Guinaumont, cofondateur de Paramétrique. Je travaillais dans le design industriel pour de gros fabricants d’équipements électroniques. Je voyais bien qu’il y avait des choses à améliorer au niveau de l’environnement, mais la technologie est un domaine où il faut aller vite sous peine de se faire dépasser par la concurrence. Il y a peu de place pour la remise en cause des modes de conception et les nouvelles propositions. De son côté, ma femme Junying travaillait dans le digital sur des projets pas toujours honnêtes vis-à-vis de la responsabilité écologique qu’ils revendiquaient. On s’est dit que pour faire bouger les lignes, il valait mieux être indépendants. » Avec un troisième associé, ils lancent l’activité en 2019. « On a commencé de manière empirique, en fabriquant des matières à base de déchets plastiques. Nous avons notamment mené des projets pour le Uber Eat Chinois (Meituan), en faisant des boîtes de livraison à partir de leurs propres déchets dont on avait organisé la collecte.» Et d’ajouter : « Pour l’instant, le recyclage du plastique en France reste faible à l’échelle nationale (20 %), mais certains acteurs privés arrivent déjà à des taux de 80 %, grâce à un deuxième tri. La filière s’organise de mieux en mieux. Il y aura toujours des déchets à valoriser mais on pense que le plastique n’en fera plus partie d’ici cinq à dix ans. Je suis convaincu que les centres de tri vont résoudre le problème plutôt que les designers comme nous. Notre domaine d’intervention réside ailleurs, dès la conception du produit. C’est ce qui détermine 70 à 80 % des impacts. »
Lauréat du Réseau Entreprendre Vendée au début de l’été, Paramétrique, en phase de lancement commercial, vise un marché de TPE-PME locales afin de s’ancrer sur le territoire et ambitionne un CA de 91 k€ pour sa première année.
