Couverture du journal du 07/07/2025 Le nouveau magazine

« On a envie d’être utiles ! »

Depuis que la loi Pacte a introduit la qualité d’entreprise à mission, peu nombreuses sont celles à s’être effectivement converties. Sur le territoire, l’agence de communication B Side fait donc figure de défricheur. Entretien avec ses dirigeantes, Marion Andro et Ingrid Berthé.

Quel a été votre parcours à l’agence ?

Marion Andro : J’ai intégré l’agence qui s’appelait alors Alphacoms en tant que salariée en 2002, comme consultante projet. Ingrid, elle, est arrivée en 2003. En 2008, Jean-Etienne Rime, le fondateur, nous a proposé d’entrer au capital de l’entreprise à hauteur de 10% chacune et de devenir dirigeantes. En 2012, on est devenu majoritaires et on a 100% du capital depuis 2013.

Ingrid Berthé : En 2008, on était totalement inconscientes ! On n’y connaissait rien, mais on avait des idées et on a dit oui. Il a fallu passer de salariées à dirigeantes. Tout le monde a applaudi lors de l’annonce : il y avait une perception partagée de la nécessité que l’agence bouge, en particulier au niveau du management. Et puis la crise est arrivée, il a fallu commencer à raisonner résultats, objectifs… On est vraiment rentrées dans notre fonction de dirigeantes. 

Quel a été votre cheminement vers une démarche RSE ?

IB : Alphacoms avait une forte culture du réseau et le cédant nous a poussées à y aller. Marion a intégré Réseau Entreprendre Atlantique, puis, rapidement, est devenue élue à la CCI avant de contribuer à la création de l’association Dirigeants responsables de l’Ouest. De mon côté, j’ai appris le métier de dirigeant au Centre des Jeunes Dirigeants. Nous avons découvert, dans ces cercles, la manière dont on pouvait donner à l’entreprise un rôle plus large que le simple résultat net. C’était aussi déjà dans notre culture : nous étions convaincues que l’entreprise avait un autre rôle à jouer que celui qui lui était assigné habituellement. Mais nous avons trouvé dans ces réseaux des terrains de réflexion, d’inspiration, cela nous a aidées à cheminer.

« Le piège serait de communiquer sur l’intention et de ne pas revenir sur les résultats, qu’il soient bons ou mauvais. »
Ingrid Berthé, B Side

MA : Quelques clients nous ont aussi inspirées, nourries, comme Cetih, Armor ou Rémy Cointreau.  Nous sommes rentrées de façon plus formelle dans une démarche RSE en 2011, avec une triple prise de conscience : nous avions une responsabilité vis-à-vis de nos collaborateurs, des pratiques métier et du territoire. On a alors créé des groupes de travail sur la base du volontariat sur des thématiques comme les achats, la convivialité à l’agence et ça a très bien fonctionné. Mais, au fil des années, on a ressenti une sorte d’essoufflement. On était conscientes de ne pas…