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« On a besoin de bureaux, mais de manière différente »

L’évolution des métiers et des technologies, plus que le télétravail, amène à repenser les espaces de bureaux qui font face à la concurrence du coworking, constate Christian Dufour, fondateur de l'agence conseil en immobilier d’entreprise Clerville.

Christian Dufour : « En recréant des zones d'échange, on reconsomme des mètres carrés. » ERIC CABANAS - IJ

Multipliant les services et innovant continuellement, les opérateurs de bureaux partagés et autres coworkings se développent dans la région. Ils représentent aujourd’hui plus de 51 000 m2 à Nantes agglomération, dont 16 000 m2 environ à Saint-Herblain (Atlantis et Ar Mor Zénith).


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« Cette nouvelle façon d’aborder l’immobilier d’entreprise met les centres de coworking en concurrence avec l’offre de bureaux disponible. De plus en plus de grands comptes y ont recours, recherchant services, souplesse de bail et agilité d’implantation », indique-t-on chez Clerville. Présent sur le marché depuis trente ans, l’opérateur y voit pourtant une opportunité. « L’offre de coworking dans un immeuble de bureaux peut être une aide à la commercialisation quand elle rend possible la location ponctuelle de surfaces complémentaires et de salles de réunion. »

Christian Dufour, fondateur de Clerville, spécialiste en immobilier d’entreprise. ERIC CABANAS – IJ

Face aux mutations et aux interrogations qui bousculent le marché de l’immobilier de bureau, l’agilité semble de mise. D’autant plus que le télétravail est passé par là. Mais pour Christian Dufour, son impact et son évolution à venir restent difficiles à évaluer : « C’est assez compliqué de mesurer l’évolution du télétravail dans les entreprises, dans la mesure où on assiste, pour certaines, à des changements. Jusqu’au Covid, les plus gros employeurs ont été les entreprises de services du numérique (ESN), avec une catégorie de personnel qu’on appelle les codeurs, qui ont fait grimper à la fois les mètres carrés et les niveaux de rémunération. Depuis deux ans, on sent bien que toutes ces grosses structures connaissent un frein d’activité. »

Face à une diminution de la demande de digitalisation, nombre d’entreprises s’étant mises à niveau, la baisse de la demande des entreprises du service numérique (ESN), entraîne une baisse du besoin de mètres carrés de bureaux. « Les évolutions sont liées à la manière dont les gens travailleront avec les technologies de demain. On aura toujours besoin de bureaux, mais de manière différente, au sein de centres actifs et vivants. »

« Le télétravail n’entraîne pas la réduction des surfaces de bureaux »

Christian Dufour affirme que les employés veulent tous être en télétravail le lundi et le vendredi et se rendre dans l’entreprise le mardi, mercredi et jeudi : « Un problème insolvable dans la mesure où, quand ils sont au bureau, ils veulent être tous ensemble. C’est pourquoi les surfaces de bureaux n’ont pas été beaucoup réduites par le télétravail. » Et Christian Dufour de poursuivre : « Parce que la géographie des espaces ne pouvait pas être gérée en fonction des désidératas de la mise en place des heures de télétravail, des journées que souhaitaient les employés. Les surfaces n’ont pas baissé de façon énorme parce que, lorsque vous n’utilisez pas vos postes de travail, vous recréez des zones d’échange. Et en recréant ces zones, on reconsomme des mètres carrés. Ce qu’on perdait d’un côté, on le recréait de l’autre. »