En juin 2021, l’État présentait son plan national d’accompagnement de la sortie de crise, piloté et coordonné par un comité national et décliné dans chaque département. Ce comité rassemble les principaux acteurs du monde économique, dont la préfecture et la Direction départementale des finances publiques[1]. Sa mission est double : conduire une veille sur la situation économique afin d’adapter les actions de l’État et détecter de manière anticipée les entreprises en situation de fragilité pour leur proposer une solution ajustée à leur situation. Grippe aviaire, guerre en Ukraine, inflation ou hausse spectaculaire du prix de l’énergie, au fil des mois et des crises, ses missions se sont renforcées. Le 12 décembre, Gérard Gavory, préfet de la Vendée, dressait un bilan optimiste de la conjoncture économique vendéenne et des actions réalisées en 2022.
Des entreprises confiantes
« Pour l’instant, nous ne constatons pas de difficultés graves ni de disparitions massives des entreprises vendéennes, indique le préfet. Il y a certes une hausse du nombre de défaillances[2] mais il s’agit surtout d’un rattrapage des deux dernières années. Pendant cette période, les dispositifs de soutien de l’État ont joué leur rôle. Certaines de ces entreprises, en difficulté, qui aurait pu être placées en redressement ou liquidation judiciaire, ont été maintenues en activité. Globalement, l’activité économique vendéenne reste soutenue en 2022. Les différents indicateurs ne montrent pas de signes de dégradation. Même s’il y a quelques signes d’inquiétude, les entreprises restent confiantes pour 2023 et continuent d’investir. »
Magali Girard, responsable du pôle Actions de l’État au sein de la Direction départementale des finances publiques de Vendée et conseillère départementale de la sortie de crise Vendée, complète. « Fin novembre, il y avait environ 12 % de procédures judiciaires (redressements et liquidations) en moins par rapport à fin 2019. Cette année-là, 369 procédures collectives avaient été ouvertes contre plus de 400 chacune des deux années précédentes et moins de 200 en 2020 et en 2021. L’estimation du tribunal de commerce de La Roche-sur-Yon de 314 procédures collectives à fin 2022 est donc à mettre dans cette perspective. »
Premier indicateur scruté à la loupe : le chiffre d’affaires des 53 000 entreprises vendéennes. Sur les dix premiers mois de l’année, la hausse cumulée est de 10,5 % par rapport à 2021 et de près de 26 % par rapport à 2020, au-delà de la part inflationniste. La comparaison avec la situation d’avant crise révèle, sur la même période, une hausse d’environ 19 %, soit près d’un point d’avance par rapport au national, et près de deux points par rapport à l’échelle régionale. Tous secteurs confondus, l’observation pluriannuelle confirme une hausse dynamique du chiffre d’affaires des entreprises vendéennes, effaçant le retrait observé en 2020. Sur les dix premiers mois, la hausse se poursuit, reflétant toutefois la période inflationniste. Le chiffre d’affaires global de la Vendée s’élève à près de 42 Mds€ fin 2022, affichant ainsi une hausse de 40 % sur sept années glissantes avec une référence 2016 en année zéro. Quant au niveau d’investissement des entreprises vendéennes, mesuré lui aussi au 31 octobre, il se maintient à ce stade. Il est même en hausse de 17,5 % par rapport à 2019. « Les entreprises investissent notamment dans des outils pour améliorer leur productivité et faire face à la pénurie de main-d’œuvre », souligne Magali Girard.
Bilan d’activité du soutien aux entreprises
Ce soutien de l’État aux entreprises vendéennes se décline en trois activités. La première est portée par le conseiller départemental à la sortie de crise (CDSC). Piloté par la DDFP, il s’agit d’un guichet d’entrée à contacter pour toutes les entreprises en difficulté. Sur les dix premiers mois de l’année, 118 entreprises ont été accompagnées[3] : 21 % sont issues du secteur de l’hôtellerie-restauration, 19 % de l’agriculture, sylviculture et pêche et 17 % de l’industrie manufacturière[4]. 63 % sont des entreprises de moins de dix personnes[5] et 36 % des PME.
En cas de difficulté structurelle[6], le CDSC aiguille l’entreprise vers le Comité départemental d’examen des problèmes de financement des entreprises (Codefi), sous la présidence du préfet. Objectif : comprendre ce qui ne va pas grâce à des outils financiers, tel un audit, pour ensuite retrouver la confiance des partenaires bancaires. Au 31 octobre, 46 situations d’entreprises vendéennes ont été examinées et des accompagnements proposés. En cas de dettes fiscales et/ou sociales, le CDSC oriente vers la Commission des chefs de services financiers (CCSF), sous la présidence du directeur des finances publiques. En lien avec l’Urssaf et les organismes sociaux, un moratoire confidentiel peut être proposé sur 24, voire 36 mois. En Vendée, fin novembre, 36 entreprises avaient ainsi été soutenues. Le montant de la dette prise en charge s’élève à 5, 6 M€.
Qui contacter ?
Le conseiller départemental de sortie de crise en Vendée :
- pgp.actioneconomique@dgfip.finances.gouv.fr
- 02 51 36 52 70 / 02 51 36 58 06
Le guichet d’aide gaz/électricité :
- Pour connaître les différentes aides et les conditions : gouv.fr/aide-gaz-electricite
- Numéro national d’appel gratuit : 0 806 000 245
[1] Les autres acteurs : services de l’État, Urssaf, chambres consulaires, représentants des entreprises, ordre des experts comptables, tribunal de commerce, Banque de France, BPI, Fédération des banques, mandataires et administrateurs judiciaires…
[2] En 2021, le tribunal de commerce de La Roche-sur-Yon recensait 170 procédures collectives. Au 31 octobre 2022, il en comptait déjà 217. Lire IJ n°7125.
[3] Elles étaient 132 fin novembre.
[4] Ce secteur représente 30 % de l’économie vendéenne.
[5] 90 % des entreprises vendéennes sont des TPE.
[6] Fonds propres insuffisants, structure financière trop fragile ou trop faible, endettement trop fort, besoin de recapitalisation capitalistique…