2000 exposants durant trois jours, 130 start-up françaises, 40 000 visiteurs et 120 pays représentés. Voici les chiffres du CES de Las Vegas 2022, qui se déroulait du 5 au 8 janvier, en présentiel, après une édition 2021 100 % digitale. Ils ont été dévoilés lors d’une table-ronde digitale organisée le 12 janvier par le Village by CA Atlantique Vendée. L’occasion de découvrir les grandes tendances de la tech, où les start-up françaises sont de plus en plus présentes.
Compte tenu du contexte sanitaire, plusieurs mastodontes du secteur (Intel, Microsoft, Meta) avaient préféré faire l’impasse sur l’événement au dernier moment… Néanmoins, le mot qui était dans toutes les bouches lors de cette édition 2022 était le métavers, « une contraction de meta et universe, donc un monde virtuel fictif. À terme, il sera possible d’y faire du shopping, d’assister à des réunions, à un concert ou de suivre de l’enseignement, précise Alexis Maudet, maire du Village. On le présente comme un marché où les perspectives sont quasiment illimitées. Cette conviction est aujourd’hui incarnée par Mark Zuckerberg, qui a changé le nom du groupe Facebook pour Meta. Il a aussi annoncé qu’il comptait investir 50 Mds$ dans ce modèle et recruter 10 000 ingénieurs en Europe pour développer ces nouvelles activités. L’institut américain de recherche indépendant Bloomberg Intelligence annonçait pour sa part en 2019 que ce marché pourrait peser 2 500 Mds$ de dollars à l’horizon 2030. »
Olivier Dassonville, digital media strategist, voit les choses sous un autre angle : « On nous présente le métavers comme la promesse de vivre dans un monde virtuel tout un tas d’expériences : business, gaming, sociales…. En réalité, c’est une opération de communication qui sert de contre-feu à Mark Zuckerberg, acculé par les régulateurs pour les fake news, les manipulations d’informations sur le Covid, la protection des données… C’est donc un moyen de relancer Facebook, qui innove de moins en moins, et qui va recycler pleins de services existants en les packageant avec l’étiquette métavers. »
ÉCRANS TRANSPARENTS ET VOITURE QUI CHANGE DE COULEUR
Du côté des stands présentant des écrans, secteur phare du CES, pas de révolution en vue mais la concurrence était comme d’habitude au rendez-vous, ce que confirme Olivier Dassonville : « Cette année, le terrain d’affrontement des grands du secteur (LG, Sony et Samsung) était l’arrivée de l’écran QD Oled. Une nouvelle technologie qui permet d’avoir un contraste infini et des noirs très profonds, sans souffrir des problèmes de luminosité de la techonologie Oled. Les écrans à mini-LED se sont aussi faits remarquer puisqu’il s’agit de dalles de LED que l’on assemble à l’infini, sans l’inconvénient du rétroéclairage LCD. Avec cette technique, il n’y a donc plus vraiment de limite de taille d’écran. Cette édition a aussi été marquée par une tendance forte autour des écrans transparents. En revanche, on a vu très peu d’écrans enroulables, comme il y a deux et trois ans. On a enfin vu arriver des écrans à la résolution 8k, une qualité d’image en théorie deux fois supérieure à la 4k. Cette technologie qui n’est quasiment pas perceptible à l’œil nu et dont les programmes ne sont pas encore disponibles dans cette résolution, n’est donc pas encore véritablement utilisable et reste inabordable. »
Dans le secteur de la robotique, Ameca, un robot humanoïde anglais, a fait sensation car il parlait et était bluffant de réalisme avec son regard et ses expressions faciales. Hyundai, le constructeur automobile, a quant à lui créé le buzz avec une chorégraphie de robots quadrupèdes Spot, vendus 80 000 €.
Côté mobilités, c’est toujours l’effervescence à Las Vegas car « les constructeurs automobiles viennent au CES dévoiler leurs innovations. On pourrait d’ailleurs le prendre pour le salon de l’auto tant il y a de véhicules. Ce sont surtout des concept-car et des modèles d’exception qui arriveront sur le marché prochainement qui sont exposés », poursuit Olivier Dassonville. BMW s’est notamment fait remarquer avec une voiture qui change de couleur, grâce à l’utilisation d’une encre électronique. La voiture autonome était aussi au centre de toutes les attentions. Le VTOL, un appareil électrique volant à décollage vertical, était également sous le feu des projecteurs : il pourrait devenir un futur taxi volant. Du côté des mobilités douces, Segway a dévoilé sa nouvelle gamme de trottinettes et fauteuils électriques.
Enfin, au chapitre santé, les purificateurs d’air et autres systèmes de mesure de dioxyde de carbone ont fait un retour en force, bien aidés par le contexte sanitaire. Côté innovations, les balances connectées qui effectuent des bilans de santé et les montres connectées capables de prendre la pression artérielle ont suscité l’intérêt du public.