À l’ère des défis environnementaux et sociaux, le secteur du luxe doit lui aussi se réinventer. Le 18 avril dernier se tenait, dans le cadre du festival nantais de la créativité Chtiiing !, une table ronde à l’intitulé explicite : “Le secteur du luxe n’échappe pas aux transitions !”. L’occasion de donner la parole à des acteurs d’un secteur amené à se chercher un point d’équilibre, entre nécessité de conserver son image d’excellence, de distinction et de discrétion, et celle de prendre certains virages.
« J’ai un pied dans la boue et l’autre place Vendôme »
Invité à témoigner, Raphaël Griffon, joaillier nantais installé rue du Roi-Albert, près de la cathédrale, a la particularité de se déplacer aux quatre coins du monde, de l’Amazonie à l’Éthiopie, pour réaliser des expéditions de terrain. Un moyen pour lui de sourcer ses matières au plus près et de se rendre compte de la manière dont les pierres sont extraites, exploitées, travaillées… « Le lien à la terre, c’est la chose la plus importante, souligne Raphaël Griffon, issu d’une famille de joailliers depuis quatre générations. J’ai grandi sur des terres agricoles, donc j’ai ce lien à la terre très fort, et j’ai ce lien au luxe qui est aussi très fort. J’ai un pied dans la boue et l’autre place Vendôme. » Un contraste qui lui permet de « comprendre bien mieux les choses : les matières et les gens qui les extraient », explique-t-il. « Le but, c’est aussi de faire en sorte que cette matière soit achetée au bon prix, pour que les mineurs puissent profiter d’une manne vendue plus chère que ce qu’ils pourraient vendre autre…