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Le numérique déjà dans le rebond

Face au choc économique que génère l’épidémie de Covid-19, la rédaction d’IJ a choisi de prendre le pouls, dans les prochaines semaines, d’un certain nombre de secteurs clés. Comme la plupart des activités, le numérique a été touché. Mais dans une ampleur plus circonscrite que pour d’autres. Les acteurs locaux comptent profiter du bond fait par de nombreuses entreprises durant le confinement pour montrer le caractère vital du digital dans cette phase de reprise.

Crédit Benjamin Lachenal

Le numérique en Pays de la Loire, c’est 5260 entreprises et près de 33 000 emplois, selon une étude de 2017 de l’Observatoire régional des compétences numériques. 63% de ces entreprises sont basées en Loire-Atlantique. Les Pays de la Loire constituent la 3e région française de la filière numérique en termes d’emploi. Un secteur crucial donc pour l’économie du territoire.

Face à la crise économique liée au Covid-19, le syndicat professionnel des entreprises de services numériques (ESN), des éditeurs de logiciels et des sociétés de conseil en techno­logies, Syntec Numérique, a interrogé à deux reprises ses adhérents, début et fin avril. Résultat : 81% des chefs d’entreprise interrogés, au niveau national, anticipent une baisse de chiffre d’affaires de 25% sur le deuxième trimestre. Un chiffre qui correspond également à une enquête flash régionale réalisée par l’association des entreprises et centres de formation du numé­rique de l’Ouest, ADN Ouest, début avril : 50% des chefs d’entreprise estimaient les pertes entre 10 et 30% pour l’année 2020. 70% des entreprises ont par ailleurs enregistré une baisse d’activité. « Mais cela dépend des secteurs auxquels appartiennent les clients des entreprises du numérique, analyse Jean-Paul Chapron, délégué régional de Syntec et président d’ASI, prestataire de services numériques. Certaines ETI ou de grands groupes (Sopra Steria, Cap Gemini, Atos, Oui.sncf…) ont des antennes importantes ici avec des usines digitales pour des clients à Paris. Leur activité dépend de l’activité nationale. Le tertiaire en général a été ralenti, mais moins que certains pans économiques. »

Jean-Paul Chapron, délégué régional de Syntec numérique et président d’ASI

Ainsi, concernant ASI, 60% de ses clients sont des banques et des assurances pour lesquelles l’activité n’a pas diminué, le reste du portefeuille étant constitué par l’agroalimentaire (Terrena, Fleury Michon) et la grande distribution (Leclerc et Système U) qui sont restés très actifs… « Les banques ont été confrontées à des problèmes de connexion pour le travail à distance du fait de la sensibilité de leurs données. Beaucoup de projets se sont arrêtés au 16 mars, puis certains acteurs se sont organisés. Des projets numériques avec l’agroalimentaire ont été différés mais cela n’est pas la majorité, explique encore Jean-Claude Chapron. De leur côté, les éditeurs de logi­ciels ont été moins touchés que les entreprises de services numériques car leur activité implique moins de variations. Les organisations les plus à risque et qui ne redémarrent pas sont celles spécialisées dans les demandes d’assistance 
technique. Les moins à risque sont celles disposant d’activités projets dans les locaux de l’entreprise prestataire. »

PEU DE RUPTURES DE CONTRAT

À l’annonce du confinement mi-mars, de nombreuses organisations se sont mises en télétravail sans grande difficulté. Le télétravail fait déjà partie des pratiques de ce secteur, en parti­culier pour les start-up qui ont l’habitude de travailler à distance. Parmi les données encourageantes de la filière, l’enquête flash d’ADN Ouest révèle que 60% des répondants n’ont pas subi de rupture de contrat de la part de leurs clients et que 37% n’ont pas repoussé leurs projets de recrutements. « Les fins de contrats de travail liés à la crise sont minoritaires (8%) », insiste Franz Jarry. Reste que, pour plus de la moitié, les projets de recrutement ont été suspendus, ce qui augure un relâchement sur un marché jusqu’ici très tendu sur le territoire.

Du côté des start-up, dynamiques dans le département, le climat général est à l’optimisme malgré des difficultés réelles en mars et avril, en particulier pour les plus récentes.  « La grande force de ces sociétés, c’est qu’elles ont une capacité à télétravailler de manière assez énorme, elles sont déjà habituées au travail à distance, là c’est juste un changement d’échelle », explique Mathieu Le Gac, directeur du Startup Palace. La situa­tion est globalement bonne, mais cela dépend des marchés auxquelles elles s’adressent. » Ainsi, pour celles qui travaillent avec les restaurants, « c’est catastrophique ». Alors que des ef…

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