Couverture du journal du 19/03/2025 Le nouveau magazine

Laurent Stephan, président d’Un Sommet pour tous : « Avec le mentorat par le sport, on transmet le sens de l’effort »

Un Sommet pour tous met en lien des jeunes issus des quartiers populaires nantais avec des entrepreneurs autour d’expéditions en haute montagne. Alors que l’association vient de fêter ses cinq ans, son président Laurent Stephan dresse le bilan et aborde l’avenir.

L’expédition organisée fin 2024 au Kirghizistan par l’association a permis au groupe de gravir le pic d’Uchitel (en photo) à 4 530 mètres d’altitude ainsi que le pic Korona (4 860 mètres) ©Un Sommet pour tous

Comment est née l’association et quelle est sa vocation ?

Elle a été créée en 2019 pour aider les jeunes des quartiers populaires de la métropole nantaise à trouver leur chemin, notamment autour de l’entrepreneuriat. Un Sommet pour tous, c’est donc la rencontre entre des jeunes issus de ces quartiers et des cadres ou chefs d’entreprise en milieu naturel et parfois hostile comme la haute montagne. Un concept simple qui repose sur trois piliers : un jeune, un mentor et une montagne.

Nous sommes partis du constat qu’on avait du mal à accompagner ces jeunes dans leur parcours. Pour trouver un stage en entreprise, c’est l’enfer : ils n’ont pas de réseau et souffrent des clichés liés aux banlieues. C’est donc difficile pour eux de se projeter sur un parcours de vie conventionnel et ils n’ont pas forcément de modèle à suivre dans leur entourage.

Comme les entreprises ont du mal à aller vers ces jeunes, nous avons eu l’idée d’organiser des expéditions extraordinaires pour rapprocher ces deux mondes qui se croisent mais qui se rencontrent trop peu. Notre objectif est ainsi de créer des passerelles entre des talents issus de divers milieux autour d’une expérience de vie à la fois unique et enrichissante.

Pourquoi des expéditions en haute montagne ?

Étant passionné d’alpinisme, je pars tous les ans en expédition en très haute altitude avec des groupes de personnes qui ne se connaissent pas. À chaque fois c’est pareil, tout le monde, peu importe ses origines ou son statut social, ne pense qu’à atteindre le sommet. À tel point qu’une solidarité et une communication fluide se mettent naturellement en place pour y arriver ensemble.

Comment avez-vous recruté vos premiers mentors ?

J’ai passé quelques coups de fil et j’ai rapidement trouvé des chefs d’entreprise et cadres dans les différents réseaux dont je fais partie (Initiative Nantes, We Network, ADN Ouest, International Ouest Club…, NDLR)​ prêts à se joindre au projet. C’est ainsi qu’on a réussi au départ à regrouper quelques personnes pour essayer d’organiser un premier voyage au Népal. Aujourd’hui, on continue à recruter facilement même s’il faut reconnaître que la question de la montagne fait en général un petit peu peur aux mentors.

Et pour les jeunes ?

On les recrute en s’appuyant sur un réseau d’associations partenaires qui œuvrent déjà dans les quartiers, mais aussi les centres sociaux, les bailleurs… On travaille beaucoup notamment avec Atlantique Habitation.

Vous vous entourez également de guides de haute montagne ?

Oui, pour rendre cette expérience unique et amener les participants le plus haut possible tout en assurant la sécurité de chacun et en prenant le temps nécessaire pour que les corps s’adaptent à la très haute altitude, j’ai sollicité des guides de haute montagne pour accompagner nos…

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