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La Vendée, terre d’accueil des résidences secondaires

Dans une étude publiée en septembre, l’Observatoire départemental de l’habitat de Vendée dresse un portrait détaillé des résidences secondaires et de leurs propriétaires au 1er janvier 2020. Objectif : avoir une meilleure connaissance des caractéristiques de cet habitat pour s’adapter à l’évolution du marché et des usages. Un article en deux volets, dont voici le premier.

Saint-Jean-de-Monts

Saint-Jean-de-Monts, symbole du boom de la résidence secondaire collective en bord de mer dans les années 70 © DR

Depuis l’essor du tourisme balnéaire dans les années 1960, le marché des résidences secondaires s’est considérablement développé en Vendée, rayonnant positivement sur l’économie et l’emploi du département. Pour répondre à la demande soutenue, studios-cabines et villages vacances ont fleuri dans les années 70, avant de laisser place à l’habitat individuel groupé en bord de mer les deux décennies suivantes. À l’aube du XXIe siècle, la résidence secondaire s’embourgeoise avec la maison individuelle, tout confort et à proximité de services.

Aujourd’hui, on observe une envolée des prix de l’immobilier et une contraction de l’offre locative à l’année.

Un phénomène qui a fait naître sur les zones littorales vendéennes les plus tendues des collectifs qui militent pour que les habitants puissent « vivre et se loger au pays ». En parallèle, la notion de résidences secondaires devient floue avec la multiplication des courts séjours et le fractionnement des vacances qui s’étendent désormais bien au-delà des mois de juillet-août. À cela s’ajoute, la mise en location saisonnière de courte durée de ces résidences secondaires, en concurrence directe avec l’offre marchande d’hébergement touristique. Face à cette évolution du marché et des usages, l’Observatoire départemental de l’habitat de Vendée 1 a souhaité améliorer sa connaissance des caractéristiques des résidences secondaires et de leurs propriétaires.

L’Adile, association pour l’information sur le logement et l’énergie en Vendée, qui a réalisé cette étude pour le compte de l’Observatoire, a eu accès pour la première fois à des données de l’Insee et des finances publiques (DGFIP), jusqu’ici couvertes par le secret statistique et fiscal. Le croisement de ces datas a permis de confirmer l’importance du parc de résidences secondaires en Vendée.

UN LITTORAL TRÈS ATTRACTIF

Début 2020, la Vendée comptait en effet près de 95 000 résidences secondaires2, soit 21 % de l’ensemble de son parc de logements, bien plus que la moyenne nationale (9 %). Son littoral concentre 82 % de ces résidences secondaires où ce type d’habitat représente un logement sur deux. Le Pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie est le territoire où l’on en recense le plus (22 000), suivi par les agglomérations des Sables d’Olonne et Océan-Marais de Monts (intercommunalité autour de Saint-Jean-de-Monts, dans le marais breton, NDLR). Mais c’est sur l’Île de Noirmoutier que la part de résidences secondaires dans le parc de logements est la plus importante (61 %).

UNE CROISSANCE QUI SE RALENTIT

Depuis 1968, le parc vendéen de résidences secondaires a été multiplié par 4,3 contre 2,5 pour les résidences principales. Cette hausse est inégale dans le temps. Sur la période 1968-1990, sa croissance annuelle moyenne atteint 5,2 % contre à peine 1,5 % depuis 1999. Elle est désormais moins rapide que celles des résidences principales.

« Auparavant, la résidence secondaire était associée à un lieu de villégiature, analyse Didier Le Bras, directeur de l’Adile. Aujourd’hui, les comportements évoluent. Les gens multiplient les courts séjours dans différentes destinations et sont moins enclins à investir dans un lieu fixe, pour des raisons financières (achat, entretien). »

DES PETITES SURFACES

Généralement, ces résidences secondaires sont plus petites qu’une habitation principale. C’est le cas des appartements : 82 % ont une surface inférieure à 60 m², contre 57 % des résidences principales. C’est dans les agglomérations des Sables d’Olonne, Océan-Marais de Monts et du Pays de Saint- Gilles-Croix-de-Vie que l’on trouve le plus de petites résidences secondaires.

« Principalement construites dans les années 70-80, elles permettaient à la classe moyenne d’accéder à la propriété d’un pied-à-terre en bord de mer », commente Didier Le Bras.

A contrario, 17 % des résidences secondaires vendéennes ont une surface égale ou supérieure à 100 m², tout particulièrement sur l’île de Noirmoutier (26 % des résidences secondaires, NDLR). « Il s’agit généralement de logements neufs avec des propriétaires ayant d’importantes capacités financières », souligne Didier Le Bras. Plus surprenant : 40 % des résidences secondaires du Sud et de l’Est de la Vendée (Pays de la Châtaigneraie, Vendée-Sèvre-Autise et Pays de Fontenay-Vendée) ont une surface supérieure ou égale à 100 m². « Ici, c’est davantage lié aux caractéristiques du bâti ancien, comme par exemple les longères du Marais poitevin. »

UN MARCHÉ DE PROXIMITÉ

Les Vendéens détiennent 22 % des résidences secondaires, faisant jeu égal avec les Franciliens. Après la Vendée, la Loire-Atlantique est le département le plus représenté avec 9 500 ménages propriétaires. Suivent le Maine-et-Loire, les Deux-Sèvres et l’Indre-et-Loire. Quant au taux d’étrangers propriétaires de résidences secondaires, il est de 3 %, trois fois moins qu’à l’échelle nationale. Les Britanniques, les Belges et les Allemands figurent dans le peloton de tête.

Enfin, les couples sans enfant à charge (50 %) ou âgés de 60 ans et plus (77 %) sont sur-représentés parmi les propriétaires de résidences secondaires. « La retraite, la fin d’un emprunt immobilier, le départ des enfants du foyer ou un héritage sont autant d’événements susceptibles de motiver l’acquisition d’un logement supplémentaire », indique l’étude, qui précise que 28 % de ces propriétaires sont des ménages français aisés 3.

 

=> La semaine prochaine : « En Vendée, de nouveaux enjeux à relever pour les résidences secondaires »

 

  1. Observatoire technique, copiloté par le Département et l’État.
  2. Au sens fiscal du Il s’agit de locaux meublés affectés à l’habitation, non occupés en permanence et soumis à la taxe d’habitation.
  3. Avec un niveau de vie supérieur à 38 951 €.

 

LES RÉSIDENCES SECONDAIRES DES VENDÉENS

Près de 28 500 des ménages vendéens (9 %) possèdent une résidence secondaire, contre 10 % des foyers à l’échelle nationale. Pour la très grande majorité (72%), elle se situe en Vendée. Viennent ensuite les départements des Hautes-Pyrénées et la Loire-Atlantique.

La plupart de ces logements se trouve à proximité des stations de ski de Saint-Lary-Soulan et de Cauterets, ou dans le secteur de Nantes métropole. Dans ce cas précis, souligne l’étude de l’Observatoire départemental de l’habitat de Vendée, cet investissement a probablement été réalisé pour permettre de loger gratuitement un enfant à proximité de son lieu d’études.

Étude complète à retrouver sur Adil85.org