Couverture du journal du 01/10/2025 Le nouveau magazine

La revanche des start-up des champs

Meilleur réseau internet, développement des structures d’accompagnement, d’espaces de coworking… Les communes rurales s’alignent sur l’offre des villes. Au point que des start-up visibles et crédibles au national y naissent régulièrement. L’isolement géographique des entrepreneurs ainsi rompu, l’enjeu réside désormais dans la capacité à approcher les centres de décision et de financement, encore majoritairement urbains. Témoignages en Vendée.

Blandine Barré

Blandine Barré, fondatrice des Réparables. © Les Réparables

« Tout le monde nous demande : “pourquoi la Vendée et particulièrement les Essarts-en-Bocage ?“, s’amuse Blandine Barré, fondatrice des Réparables, un service de réparation textile digitalisé pour les particuliers, professionnels et marques de vêtements. À chaque fois, j’y réponds le plus simplement possible : parce que j’habite là ! Je peux aller travailler à vélo, l’atelier est à quelques minutes à peine de mon lieu de vie ! » Elle poursuit : « C’est très important pour moi d’être au plus près et disponible pour mon entreprise. De plus, le foncier est bien plus intéressant ici. Je peux développer une entreprise que je ne pourrais sans doute pas développer aussi vite et bien qu’en ville. »

Attachement au territoire et qualité de vie

Fraîchement installée dans des locaux de 350 m2 dont elle s’est rendue propriétaire, la start-uppeuse s’est récemment confrontée à la problématique lors de l’ouverture d’un deuxième atelier à Lyon. « Début septembre, nous avons élu domicile dans un espace de 120 m2 hébergeant des activités en lien avec la mode durable et la réparation, soit l’équivalent de 30 m2 dédiés aux Réparables. Pour se faire une idée, 120 m2 à Lyon c’est 3 000 €/mois de loyer quand le bâtiment des Essarts me coûte l’équivalent de 1 800 € et en plus… Il est à moi ! », analyse-t-elle.

Pour autant, sortir des Essarts était inscrit très tôt dans la vision de l’entrepreneure. « À vrai dire, dès l’écriture du projet, j’ai imaginé quatre ateliers : un dans chaque coin de la France. L’objectif était d’être au plus près du client pour optimiser les allers/retours de colis. On a choisi Lyon car c’est une région avec un bassin textile historique (les soieries de Lyon, NDLR). On y trouve par ailleurs des écoles de mode, un vivier idéal pour recruter. »

Questionnée sur l’attractivité, Blandine Barré a des arguments. « Les gens bien sont partout, il suf…

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