Couverture du journal du 02/07/2025 Le nouveau magazine

La métallurgie en mal de visibilité

Face au choc économique que génère l’épidémie de covid, notre rédaction a choisi de prendre le pouls de plusieurs secteurs clés. Cette semaine, c’est au tour de l’industrie métallurgique. Touchée à des niveaux très variables selon les domaines d’intervention des entreprises qui la composent. Avec un constat unanime : le manque de visibilité pour les prochains mois.

industrie métallurgique

Industrie métallurgique © ABC Pliage

L’industrie, c’est le deuxième moteur économique du département Loire-Atlantique. 70 000 emplois et 4 471 établissements en 2019, portés par de grosses machines donneuses d’ordres telles Airbus, Manitou ou encore les Chantiers de l’Atlantique.

Nous avons choisi de centrer notre article sur la métallurgie, qui représente 32 000 salariés et 302 entreprises adhérentes, en Loire-Atlantique, au syndicat patronal de la branche, l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM).

Selon un tout dernier sondage réalisé par l’Insee entre le 28 octobre et le 19 novembre 2020, « le climat des affaires dans l’industrie en Pays de la Loire se détériore légèrement, de même que les perspectives des chefs d’entreprises ». « Certains domaines industriels cartonnent, tels la navale ou tout ce qui concerne la santé, avec des augmentations de chiffre d’affaires, ou encore ceux qui ont des logiques d’investissement à très long terme », commente Yann Trichard, président de la CCI Nantes St-Nazaire. Quand d’autres entreprises sont très fragilisées comme « celles qui fabriquent pour les biens considérés non essentiels, celles qui travaillent à l’export ou les nouvelles entreprises », rapporte de son côté Alain Allaire, président de l’UIMM 44. Sans parler des PME sous-traitantes qui travaillent principalement pour l’aéronautique et ont dû lancer des plans de sauvegarde de l’emploi (2 000 emplois annoncés par nos confrères de Ouest-France en juillet). Pour les autres, l’UIMM 44 évalue à – 20% la baisse du chiffre d’affaires sur l’exercice.

Alors comment vivent les entreprises de notre territoire ? Nous en avons interrogé cinq, sous-traitantes de plusieurs tailles, pour différents domaines, et enracinées en Loire-Atlantique depuis plusieurs dizaines d’années.

Parmi elles, ABC Pliage, basée à Nantes depuis 1995. Dirigeant associé, Patrice Berthe corrobore le chiffre de – 20% de perte de CA avancé par l’UIMM 44. « Le dernier exercice clôturait au 31 mars donc la crise n’a pas joué mais nous sommes repartis avec un boulet de -20% de CA environ », précise-t-il. L’entreprise, spécialisée dans la fabrication d’urgence de pièces de pliage, travaille surtout avec le bâtiment : « Notre métier, c’est de fabriquer vite, nous sommes habitués à une faible visibilité, mais quand ça freine, ça freine vite aussi. » L’impact de la crise du Covid reste relatif sur le CA car leur plus gros client (sur un total de 9 000) représente 6% du CA total (1,5 M€ annuel).

Il faut garder la foi et ne pas nous recroqueviller. Yann TRICHARD, président de la CCI Nantes St-Nazaire

En mars, les commandes se sont arrêtées d’un coup, alors que la production était en plein boom pour des commandes conclues quelques jours plus tôt. Les 18 salariés, dont 11 à la production, ont été placés en chômage partiel sur les dix premiers jours. Les trois dirigeants associés « ont renoué avec leurs premières amours », se sont remis aux machines et à la réception des demandes de devis, pour des commandes divisées par cinq par rapport à l’habitude. Puis, il y a eu un virage au déconfinement le 11 mai, et l’activité a été intense en juillet, les chantiers de construction ayant pris près de deux mois de retard. « Ce qui est caractéristique dans cette crise, c’est que les données chiffrées oscillent beaucoup. Nous sommes incapables de faire des prévisions. Par exemple, août a été moins bon que l’année dernière alors que nous avons fait un super mois d’octobre, quand d’habitude, avec les vacances scolaires, l’activité est plus réduite. » Au deuxième confinement aussi, Patrice Berthe parle d’un niveau de commandes erratique avec un arrêt de la demande dans la semaine qui a suivi, puis une deuxième semaine où ils ont été débordés. « C’est le brouillard complet. Pour l’instant, le niveau d’activité repose sur les chantiers lancés avant ou pendant la crise, mais quel sera le niveau de permis de construire ensuite ? Est-ce que les donneurs d’ordre vont lancer les projets ? Quid des travaux chez les particuliers ? », s’interroge-t-il.

DE L’IMPORTANCE DE LA DIVERSIFICATION

Pour autant, l’entreprise n’a pas recouru au chômage partiel depuis juin, « même si on garde le dossier sous le coude ». ABC Pliage a utilisé toutes les aides possibles (PGE, reports de charge). Patrice Berthe tient d’ailleurs à féliciter ces…

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