Dans quel état d’esprit êtes-vous, alors que la Cité est toujours totalement fermée?
La reprise se fera en septembre, mais c’est le moment de passer des messages de volontarisme et d’optimisme, nous ne sommes pas si inquiets que cela de l’avenir qui se présente à nous. Le 16 mars nous avions 180 événements planifiés jusqu’à fin décembre, avec une activité congrès et une activité
spectacles qui représentent deux tiers du chiffre d’affaires de la Cité des congrès, soit entre 6,5 M€ à 7 M€ par an, sur les
11,9 M€ en 2019 qui génère 94 M€ de retombées économiques et plus de 880 emplois directs et indirects.
Comment se présente le planning pour le second semestre ?
Il y a eu comme pour tout le monde un mur immédiat d’activité. Nous avons constaté une dégringolade du planning jusqu’à l’été, mais nous avons peu de déperdition puisque nous sommes passés de 77 rendez-vous programmés à l’origine à 114 sur le deuxième semestre grâce aux reports. C’est aussi ce que l’on vit sur 2021 avec une très haute activité programmée. Cela ne tient que sur la confiance qu’auront les professionnels à tenir leur événement dans des conditions sanitaires instables. Notamment pour le monde du spectacle.
Et l’activité congrès ?
Aujourd’hui, le congrès rebondit plutôt bien. Sa part représente
75% du chiffre d’affaires privé. Le premier congrès international, réunissant 150 participants dans le domaine du froid, devrait se tenir en août à la Cité.
Quid des grands événements et spectacles ?
Nantes Digital Week en septembre et les Utopiales, en
octobre, pourront se tenir car la collectivité soutient ces
productions. L’incertitude maximale porte sur le spectacle où l’on a 100 % d’attente pour ceux prévus avant la fin de l’année. Toutes les dates dépendent des décisions de l’État. Sur les
114 événements dans le radar nous avons 49 dates de spectacles planifiées jusqu’en décembre. Mais on ne peut pas se lancer pour l’instant dans la communication. Les organisateurs sont en tout cas très attachés à maintenir leur venue à Nantes.
Comment gérez-vous économiquement cette crise ?
Financièrement cela a un impact lourd pour la Cité des congrès, nous travaillons à un plan de rebond financier avec nos
collectivités mères, Nantes Métropole et la Ville de Nantes. Nous avons la chance d’avoir un outil public qui peut s’adosser à des
collectivités qui connaissent l’importance de l’outil par rapport
à la vitalité économique du territoire.
En quoi cette crise va-t-elle faire évoluer vos méthodes, vos choix et propositions ?
Nous étions déjà engagés dans une démarche RSE
assez forte, et ce que nous sommes en train de vivre va
accélérer fortement cette logique, comme sera accélérée
l’innovation au service de nos publics. Ça passe notamment par le virtuel et le digital, pour que les gens puissent vivre les
événements à distance. Demain ce sera une brique supplémentaire, s’ajoutant à la participation en présentiel. Les événements
hybrides associant numérique et présentiel sont au cœur de nos réflexions. Il n’y a pas d’antagonisme entre les deux.
Après la crise, tout ce que l’on aura pu installer pourra
perdurer. Nous essayons d’ouvrir de nouveaux segments
demarché à nos clients.
Quelles mesures sanitaires prévoyez-vous pour la réouverture ?
Le sujet de la remise en normalité de l’activité événementielle dépend de la confiance des gens, qui dépend d’une solution pour le Covid, donc d’un vaccin. Aujourd’hui 60% des gens
sont encore très inquiets d’aller dans des lieux confinés. Tant que cette inquiétude ne sera pas levée, la reprise sera lente et difficile.
Dès la rentrée, des protocoles sanitaires seront mis en place pour la sécurité de tous. La gestion des flux de public, les pauses, l’accueil, l’organisation des vestiaires, seront pensés pour permettre à chacun d’être en toute sécurité. Les auditoriums et les salles seront organisés pour proposer des jauges adaptées à la distanciation humaine et au bien-être des
spectateurs.