Vous comparez votre syndicat, le SER à la FNSEA. Pourquoi ce parallèle ?
La comparaison est intéressante. Tout comme la FNSEA défend les agriculteurs, le SER fédère près de six cents acteurs des énergies renouvelables : grands groupes, PME, producteurs indépendants, mais aussi collectivités et syndicats mixtes. Notre secteur, comme l’agriculture, est hautement régulé. Nous sommes en dialogue constant avec les pouvoirs publics pour garantir un cadre stable et clair. Le parallèle s’arrête cependant à notre poids politique : si nous avions celui de la FNSEA, peut-être avancerions-nous plus vite sur la transition énergétique (rires) !
Les incertitudes autour du budget 2025 et l’absence d’une Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) actualisée freinent-elles la décarbonation ?
Oui, et les investissements pâtissent de ce manque de vision stratégique. Bien que la France ait présenté en 2021 un plan ambitieux de 100 Mds€, dont 60 Mds€ financés par l’Union européenne, l’utilisation de ces fonds reste floue. Trop souvent, ces dotations impulsent des projets pilotes innovants, mais peinent à être traduits en solutions industrielles concrètes.
Le problème est double : d’une part, les arbitrages budgétaires récents, comme pour le Fonds chaleur ou MaPrimeRénov’, ont amoindri le soutien essentiel à des plans de grande ampleur. D’autre part, les transformations à financer — électrification des véhicules, rénovation énergétique ou transition industrielle — doivent demeurer absorbables pour les consommateurs et les entreprises sans affecter leur compétitivité.
Pour avancer, il est crucial de reconsidérer le financement de la transition énergétique, en l’isolant des budgets courants des p…